Dans la métropole la plus peuplée du monde, le prix moyen du mètre carré est de 8.766 euros en 2022. Pour cette raison, les jeunes habitants de Tokyo sont nombreux à vivre dans des nouveaux logements d'un peu moins de 9 mètres carrés et, selon le New York Times, beaucoup s'en contentent volontiers.
Peu ou prou l'équivalent japonais des «chambres de bonnes» parisiennes, les «chambres à trois tatamis» tokyoïtes sont surnommées ainsi en référence au nombre de tapis du même nom que l'on peut placer sur leur sol.
«Quand je fais mon yoga, je dois modifier mes poses pour ne pas frapper quelque chose», explique une habitante de 29 ans de l'un de ces micro-logements modernes.
L'entreprise Spilytus promeut ces mini-appartements depuis 2015 et, avec déjà plus de 1.500 résidents répartis dans les 100 bâtiments existants, la demande est élevée.
Comme au Tetris, c'est la disposition des éléments dans ces appartements qui permet d'optimiser l'espace. Avec environ 3,6 mètres de hauteur sous plafond, les couchages peuvent être installés en mezzanine pour réserver la surface au sol aux meubles et équipements électroménagers.
En solitaire
Si on pourrait penser que ces «chambres à trois tatamis» sont réservées aux budgets très serrés, il n'en est rien. Puisqu'ils sont louables entre 340 et 630 dollars par mois, il est tout à fait possible de trouver des appartements moins onéreux en ville.
Cependant, l'avantage de ceux-ci, en plus d'être neufs, est leur emplacement: ils se trouvent dans des zones où le reste de l'immobilier est plus cher, comme les quartiers cotés de Harajuku, Nakameguro et Shibuya.
L'attractivité de ces studios est également doublée par le fait qu'ils ne nécessitent aucun dépôt de garantie initial, pouvant s'élever traditionnellement jusqu'à trois fois le loyer.
Aussi, il n'est pas dans la culture japonaise de recevoir chez soi son entourage. Selon une enquête de Growth From Knowledge, un tiers des Japonais déclarent ne jamais avoir invité d'amis à leur domicile.
Comme ils travaillent beaucoup, habitent pour une grande partie seuls et disposent de nombreux aménagements pour se nourrir à l'extérieur à faible prix, nombre de jeunes Tokyoïtes apprécient ces espaces confinés.
Mais les locataires plus âgés semblent moins satisfaits de leur sort. Ainsi de cet homme qui, résigné, a dû renoncer à sa collection de Nike Dunk pour emménager dans son petit studio: «À ce stade de ma vie, je ne vivrai nulle part ailleurs.»