Elena de Savoia (1873-1952), deuxième reine d'Italie. | Capture d'écran Youtube via Scaffale Storico
Elena de Savoia (1873-1952), deuxième reine d'Italie. | Capture d'écran Youtube via Scaffale Storico

Cachés puis oubliés, les joyaux de la couronne italienne refont surface (et scandale)

Qui dit joyaux dit dispute.

À qui appartiennent les joyaux de la couronne italienne? La question était tombée dans l'oubli, tout comme les précieux bijoux, pendant près de soixante-quinze ans. Le débat refait surface aujourd'hui, alors que les descendants de l'ancienne famille royale veulent récupérer le trésor, que très (très) peu de personnes ont vu depuis.

Les joyaux de la couronne n'ont pas disparu pour autant; ils n'ont pas été volés ni démantelés non plus. Ils existent bel et bien, cachés dans un coffre à la Banque d'Italie, à l'exact emplacement où le dernier roi d'Italie Humbert II les avait jalousement enfouis en 1946.

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, la famille royale dut précipitamment quitter Rome, après que les Italiens ont voté en faveur d'une république au mois de juin de la même année, explique le Wall Street Journal.

Avant de fuir au Portugal, le dernier roi d'Italie cacha donc le trésor dans le fameux coffre, auquel il ajouta une note «à rendre au propriétaire légitime». Sympa pour le mot Humbert, mais ça n'arrange pas le schmilblick: c'est la notion même «de propriétaire légitime» qui aujourd'hui fait débat.

Bras de fer (et des diamants)

Les descendants masculins de l'ancienne famille royale ont été bannis d'Italie jusqu'en 2003, après que le père d'Umberto II, Victor-Emmanuel III, a été condamné pour sa complaisance avec le régime fasciste de Benito Mussolini. Difficile de réclamer à distance les précieux joyaux!

C'est pourtant désormais chose faite. L'ex-famille royale, dont Emmanuel-Philibert de Savoie, petit-fils du dernier roi d'Italie, a décidé de poursuivre le gouvernement et la Banque d'Italie en justice, estimant que ce trésor royal leur revenait de droit. Un bras de fer et de diamants qui s'annonce pourtant compliqué.

Car, de son côté, le gouvernement Italien semble camper sur ses positions: selon lui, les joyaux de la couronne appartiennent à l'État, donc au peuple transalpin.

La situation est pourtant loin d'être aussi tranchée et, après des décennies, le sort et la propriété légitime du trésor n'ont jamais été vraiment établis. Contrairement à de nombreux autres biens royaux saisis en Italie, comme des villas, le gouvernement d'après-guerre n'a en effet jamais pris le temps de confisquer les bijoux, ajoute le journal américain.

Le mystère ne s'arrête pas là. Les deux parties se chamaillent en fait pour un trésor qu'eux-mêmes ne connaissent pas vraiment. Pire, aucun membre de l'ancienne famille royale ne l'a vu de ses propres yeux!

La valeur même des pierres reste floue. Le coffre cacherait notamment 26 parures serties de 6.000 diamants et 2.000 perles, selon le Guardian. La valeur totale? Environ 300 millions d'euros... ou beaucoup moins.

Parmi la poignée de personnes qui ont eu l'occasion de voir ces joyaux depuis soixante-quinze ans, un homme, le joaillier Gianni Bulgari, a eu cette chance. En 1976, il jeta un rapide coup d'oeil dans le coffre pour s'assurer que rien n'avait été volé. Son avis sur la marchandise? Quelques millions, tout au plus. Pas de quoi se crêper le chignon de la sorte.

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