Entre les années 1980 et 2010, Billy Mitchell a bâti sa gloire sur les scores fous qu'il a atteint à de vieux jeux d'arcade, Donkey Kong et Pac-Man en tête. Un film lui a même été consacré en 2007, intitulé The King of Kong et réalisé par Seth Gordon –lequel a produit en 2015 le blockbuster Pixels de Chris Colombus, pour lequel Mitchell a été une influence évidente.
Cette vie de champion s'est effondrée en 2018, quand l'instance chargée de sanctuariser la validité des records de jeux vidéo, Twin Galaxies, a décidé de faire chuter l'Américain de son trône. Le Guinness World Records se servant des données fournies par l'organisation pour l'établissement de ses classements, Mitchell en a également été effacé.
Émulation suspecte
En cause, l'étude très scrupuleuse de deux records à Donkey Kong établis en 2007, dont le plus haut culminait à 1.062.800 points –le premier au-dessus du million de points.
Ces high scores absolus ont été contestés par un certain Jeremy Young qui, étudiant les vidéos fournies image par image, en a conclu que Billy Mitchell ne les avait pas réalisés sur le jeu d'arcade original, mais sur une version émulée lui permettant quelques manipulations strictement interdites par les règles de l'art.
La bande-annonce de The King of Kong.
Après enquête et délibération, Twin Galaxies a décidé de bannir à jamais Mitchell et de le destituer de tous ses records, certains peut-être valides, tel un score parfait à Pac-Man.
Mythe à terre, Billy Mitchell ne compte pas en rester là. Comme le relate Polygon, ses avocats menacent à la fois Twin Galaxies et le Guinness World Records d'actions en justice s'il n'est pas réinstauré dans sa position de maître de l'arcade.
Dénonçant un cas de diffamation, ils expliquent notamment que le joueur n'a jamais eu l'occasion de démontrer sa bonne foi et ont fourni un ensemble de preuves désormais accessibles au grand public.