À condition que le fondateur de WikiLeaks nie tout lien entre la Russie et la fuite des e-mails de la candidate démocrate à la présidentielle en 2016, Trump aurait proposé de le gracier. C'est ce qu'affirme Edward Fitzgerald, avocat de Julian Assange dans le cadre de sa procédure d'extradition vers les États-Unis.
Les e-mails ainsi récupérés avaient été publiés sur WikiLeaks («DNC leaks»), portant un coup sévère à la campagne présidentielle d'Hillary Clinton. Les services de renseignement américains ont conclu à la responsabilité de Moscou dans ce piratage, avec douze inculpations à la clé –une responsabilité niée par Donald Trump.
Edward Fitzgerald se réfère au témoignage de l'ancien député républicain Dana Rohrabacher, qui a bien rendu visite à Julian Assange en 2017. Selon l'avocat, ce dernier disait avoir été envoyé par Donald Trump pour lui proposer une grâce sous conditions. La Maison-Blanche rejette logiquement ces accusations, évoquant une «fabrication» et un «mensonge».
Des affirmations contestées
Dana Rohrabacher donne quant à lui une version différente, assurant qu'il a agi seul. «À aucun moment je n'ai parlé au président Trump de Julian Assange. De même, ni Trump ni quelqu'un en lien avec lui ne m'a demandé de rencontrer Julian Assange», explique-t-il dans une déclaration.
Rohrabacher affirme en revanche avoir proposé le marché suivant à Assange: si ce dernier lui donnait la source de la fuite des e-mails d'Hillary Clinton, il demanderait à Trump de le gracier. Il aurait ensuite mentionné à John Kelly, alors chef de cabinet de la Maison-Blanche, la volonté de coopération de Julian Assange, mais sans obtenir de retour de sa part.
S'il est extradé vers les États-Unis, Julian Assange risque jusqu'à 175 ans de prison pour espionnage, en vertu d'une loi datant de 1917. Bien qu'il soit devenu un personnage très contesté, de nombreux médias s'opposent à son extradition.
En effet, si Assange est condamné pour espionnage pour avoir révélé des documents confidentiels, n'importe quel média faisant la même chose pourrait être poursuivi à son tour pour les mêmes chefs d'accusation, mettant gravement en danger la liberté de la presse.