«Omnium rerum principia parva sunt» [les principes de toutes les choses sont de petites choses], aurait dit Cicéron devant son smartphone: le début de toute chose est petit. C'est dans un esprit similaire que les créateurs de Duolingo, une plateforme d'apprentissage de langues étrangères, vient de lancer une série de cours pour apprendre le latin.
Avec ses 300 millions de personnes inscrites, la plateforme peut être considérée comme le premier service d'initiation aux langues étrangères. On peut s'y exercer à l'anglais, au japonais mais aussi à des dialectes moins conventionnels tels que l'esperanto ou le klingon –une langue issue de l'univers de Star Trek.
Interneto, ergo sum
Depuis le mercredi 28 août, toute personne amoureuse des langues peut désormais s'essayer à celle de Marc-Aurèle. Certes, le latin n'est plus utilisé à l'oral depuis des siècles, mais de nombreuses langues y puisent leurs fondations, dont le français et l'espagnol.
L'apprentissage du latin permet de mieux comprendre certaines locutions couramment utilisées (sic) ou spécifiques à certains domaines, comme le droit ou la médecine.
En somme, cette langue morte est déjà présente dans la vie des personnes qui utilisent Duolingo. Il n'était donc pas si illogique que ses créateurs la placent en trente-quatrième position sur la liste des apprentissages disponibles sur leur site.
«Le latin est présent autour de nous au quotidien», a expliqué un représentant de la société au journal britannique The Catholic Herald. «On le retrouve quand on parle d'argent, de bâtiments, même pour évoquer nos maillots de football», a-t-il précisé. Près de 30.000 personnes se sont déjà inscrites pour suivre ces leçons en ligne.
«Vir» pour «homme»
Ces cours ont été développés en partenariat avec The Paideia Institute for Humanistic Study, une ONG américaine qui promeut l'étude des langues et des cultures classiques.
Ils fonctionnent exactement comme les autres leçons, avec une introduction à la terminologie et à la grammaire suivie d'exercices à effectuer rapidement sur son smartphone ou sur le site internet. Le cours n'est disponible qu'en anglais pour le moment –un niveau basique dans la langue de Shakespeare suffit à en appréhender le contenu.
Duolingo propose un certain nombre de mises en application et de rappels pour consolider les connaissances des élèves virtuels. Par exemple, le premier cours commence avec trois dessins assortis chacun d'un terme latin.
La question «quelle image représente un homme?» est posée. En bas de la représentation est associé le terme idoine pour désigner un homme, soit «vir». Simple, efficace, ludique. Cogito, ergo sum, n'est-ce pas?