Le Covid-19 a considérablement augmenté le nombre de livraisons en tout genre. Restaurants fermés, magasins bondés, couvre-feux, distanciation physique: la pandémie est propice à se faire livrer ses courses, sa nourriture et ses achats divers.
En parallèle, aux États-Unis, les carjackings ont eux aussi fortement augmenté un peu partout, jusqu'à doubler à Chicago et même à être multipliés par cinq à Minneapolis. Les livreurs uberisés en sont souvent victimes.
S'escrimant à respecter les cadences infernales propres à ce type de job, ces gig workers (qui aux États-Unis livrent souvent en voiture, même les commandes de nourriture) garent régulièrement leur véhicule en laissant tourner le moteur, le temps de la livraison.
Ainsi stationnées dans des quartiers qu'ils ne connaissent pas, où les rues sont moins fréquentées que d'ordinaire et où tout le monde est masqué, ces voitures sont des proies faciles pour les éventuels voleurs.
Ces derniers mois, plusieurs histoires de voitures volées avec des enfants encore à l'intérieur ont circulé dans la presse locale aux États-Unis: toutes trois appartenaient à des livreurs DoorDash ou Uber Eats.
Proies faciles
Pour les livreurs uberisés, les conséquences peuvent être dramatiques. Non seulement le carjacking est un événement traumatisant, dangereux physiquement dans le pire des cas, mais perdre son moyen de locomotion signifie aussi perdre son travail.
Or, que ce soit une activité principale ou secondaire, pendant la pandémie, ces précaires sont plus vulnérables encore qu'en temps normal.
Leur statut d'indépendant les éloigne généralement de toute protection ou compensation de la part des entreprises pour lesquelles ils travaillent. Dans le meilleur des cas, une vague assurance leur est fournie, mais une partie des frais reste à leur charge.
Selon le groupement syndical Gig Workers Rising, «que ce soit un accident, une maladie ou un carjacking, n'importe quel problème, même petit, peut être dévastateur quand chaque livraison compte».
Les grandes apps de livraison précisent quant à elles qu'elles informent leurs livreurs des bons réflexes à adopter pour éviter cette situation.