Pendant longtemps, l'encyclopédie Wikipédia a été pointée du doigt comme peu fiable, au motif que n'importe qui peut modifier les articles. Pourtant, cette caractéristique est aussi une force qui permet aux spécialistes du monde entier d'améliorer la qualité des articles, comme en ce moment avec le Covid-19.
Les contenus de Wikipédia sur le coronavirus sont rattachés au WikiProject Medicine, qui comprend 150 éditeurs et éditrices ayant une compétence en médecine ou en santé publique. Dès qu'un article est rattaché au WikiProject Medicine, il est inspecté de très près. Les sources doivent comprendre des revues à comité de lecture, des manuels ou des rapports officiels, et pas simplement des médias grand public.
Wired s'est entretenu avec l'éditrice qui s'occupe de l'article Wikipédia sur le virus SARS-CoV-2: Whispyhistory, une docteure de la banlieue sud de Londres. «Les éditeurs et éditrices échangent sur une page de discussion qu'elle appelle “le mess des médecins” où ils effectuent un “triage” pour évaluer immédiatement les articles qui nécessitent une attention», détaille le site.
Modèle à suivre
Le jour de la création de l'article, le 6 janvier, elle l'a surveillé toute la nuit avant d'aller travailler. Peu après, quelqu'un y a ajouté l'information selon laquelle le virus survivrait neuf heures sur les surfaces. Mais cela a été supprimé par Whispyhistory: la source renvoyait vers une étude sur un autre virus, le SARS-CoV, responsable de l'épidémie de SRAS en 2002-2003.
Faut-il en conclure qu'on ne trouve pas d'informations douteuses concernant le Covid-19 sur Wikipédia? Si, mais sur une page dédiée: «Désinformation en lien avec la pandémie de coronavirus de 2019-2020» –avec une sous-section spécialement dédiée à l'administration Trump.
«Wikipédia montre que des circonstances extrêmes [...] nécessitent des règles différentes et plus strictes, et non une meilleure application des règles existantes. Les enjeux sont tout simplement trop élevés», écrit Wired.
Un exemple dont pourraient s'inspirer les plateformes comme Facebook, YouTube et Twitter, le bilan de leur lutte contre la désinformation –notamment au sujet du Covid-19– étant pour le moins mitigé.