Rira bien qui rira le dernier. | Robyn Beck / POOL / AFP
Rira bien qui rira le dernier. | Robyn Beck / POOL / AFP

Le lance-flammes d'Elon Musk, une sale blague qui tourne mal

«Not a flamethrower» mais de sérieuses embrouilles.

Quand il ne s'amuse pas à lancer des fusées, à implanter des ordinateurs dans les cerveaux ou à révolutionner le marché de l'automobile électrique, Elon Musk aime creuser des trous, des p'tits trous, toujours des p'tits trous.

C'est la raison d'être de sa Boring Company: trouver des solutions à la congestion citadine en dotant les métropoles de nouveaux réseaux tunneliers. La firme porte donc bien son nom, et son activité n'est pas des plus sexys.

Pour attirer un peu l'attention sur son aventure souterraine et lui apporter quelques fonds frais, Musk a en 2018 l'idée de lancer en grande pompe lors d'une soirée à Los Angeles le produit dérivé le plus débile de l'histoire: un lance-flammes.

Musk bénéficiant d'une adoration sans borne de la part de ses ouailles, les 20.000 engins, vendus 500 dollars pièce (environ 410 euros), ont trouvé preneur en un instant: 10 millions à mettre dans des caisses plutôt vides, c'est toujours ça de gagné.

Il n'est venu que plus tard à l'esprit de l'entrepreneur que la mise en vente et la distribution d'un véritable lance-flammes pouvaient poser quelques menus problèmes aux autorités de certains pays ou régions. Ajoutant une petite piroutette à son coup de pub, The Boring Company décidait alors de renommer son produit «Not a Flamethrower», soit «Pas un lance-flammes».

Ce qu'il est pourtant à l'évidence, comme le montrent les images ci-dessus, extraites de l'émission lors de laquelle Musk a présenté son super-briquet à Joe Rogan, animateur d'un gros podcast américain.

«On nous a dit que certains pays interdiraient son transport, qu'ils interdiraient les lance-flammes, expliquait alors Musk à Rogan, comme le rappelle TechCrunch. Pour régler la question auprès des douanes, nous l'avons nommé Not a Flamethrower.» Rogan lui demande ensuite si l'astuce a fonctionné. «Je ne sais pas. Je pense. Oui», répond Musk.

Oui, mais non

«La réponse exacte est non», écrit TechCrunch. Non, cela n'a pas marché et la plaisanterie a eu de sérieuses conséquences un peu partout dans le monde, pour les forces de l'ordre comme pour les individus.

Le site raconte ainsi l'histoire de Max Craddock, une vague célébrité américaine à qui le (non-)lance-flammes a fait passer un sale quart d'heure. Parmi les premiers acquéreurs du bidule, Craddock l'a emporté avec lui en vacances en Sardaigne, parce qu'après tout pourquoi pas.

Le voyant débouler avec ce qui a tous les atours d'une arme de guerre, le conducteur d'un bus privé n'a pas trouvé cela particulièrement rigolo et a appelé la police: Craddock a été arrêté, moment lors duquel il a appris qu'il risquait dix ans de prison selon la loi italienne.

TechCrunch raconte également les déboires de John Richardson, un Britannique dont le domicile a été perquisitionné avec fracas par une escouade de policiers sur les dents. Une unité londonienne spécialisée dans le trafic d'armes, Operation Viper, avait tracé toutes les commandes du joujou de la Boring Company destinés à la capitale britannique.

Partout dans le monde, les forces de l'ordre ont hésité sur la marche à suivre quant aux possesseurs du Not a Flamethrower, à mi-chemin entre un outil de bricolage et une arme véritable.

Selon TechCrunch, pas moins de 1.000 personnes ont eu des démêlés avec la police ou la justice après avoir fait l'acquisition de la chose, et nombre de juridictions ont dû adapter leurs législation à cause de la plaisanterie à 500 dollars d'Elon Musk.

«Je n'avais pas l'intention de me promener avec et de mettre le feu à des trucs. Je trouvais juste que ça avait l'air cool, et je pensais que je pourrais faire un joli bénéfice en le revendant plus tard», explique John Richardson, qui a fini par récupérer son bien auprès de la police de Londres.

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