La sortie de l'UE est notamment souhaitée par le PiS, le parti polonais au pouvoir. | Wojtek Radwanski / AFP

La sortie de l'UE est notamment souhaitée par le PiS, le parti polonais au pouvoir. | Wojtek Radwanski / AFP

Polexit: trois raisons qui pourraient pousser la Pologne à sortir de l'UE

Et trois autres montrant qu'un Brexit à la polonaise est actuellement peu probable.

Alors que l'Union européenne a déjà fort à faire avec le Brexit, la fronde de la Pologne et de la Hongrie envers l'UE donne des boutons aux négociateurs européens.

Le 30 novembre, les autorités polonaises ont confirmé qu'elles étaient prêtes à aller au bras de fer sur le dossier du budget de l'Union et menacent d'utiliser leur droit de veto si les conditions liées à l'État de droit ne sont pas retirées.

Cette opposition frontale a relancé les spéculations autour d'un possible Polexit, où la Pologne se dirigerait tout simplement vers une sortie de l'UE à l'instar de la Grande-Bretagne. Le site Politico a recensé trois arguments qui pourraient soutenir un tel scénario.

1- Une question de valeurs

Les valeurs dites «chrétiennes» et «conservatrices» de la Pologne sont à l'opposé de celles d'une majorité de pays européens. Que ce soit sur l'avortement, les droits des LGBT+ ou les objectifs climatiques, la Pologne perçoit l'Europe comme un repère d'idéologues libéraux gauchistes et voit toute intervention dans ces domaines comme une atteinte à sa souveraineté, écrit Politico.

2- Un profond sentiment anti-européen

Les dirigeants du PiS (le parti conservateur Droit et justice revenu au pouvoir en 2015) abondent de qualificatifs comme «eurocrates» ou «oligarchie européenne» pour décrire les leaders européens, quitte à comparer l'Europe avec l'ex-URSS.

«L'Europe a atteint un niveau pire que celui de l'Union soviétique et le communisme», a ainsi déclaré le ministre de l'Éducation Przemysław Czarnek à la télévision polonaise. Et à en croire Janusz Kowalski, le secrétaire d'État polonais, «l'apport de l'Union européenne pour la modernisation de la Pologne est insignifiant par rapport aux profits des investisseurs européens dans le pays». Bref, la Pologne pourrait très bien se passer de l'UE, selon elle.

3- Bénéfique pour la vision de Kaczyński

Président du PiS et tirant de fait les ficelles de la politique de la Pologne, Jarosław Kaczyński ne considère par l'Union européenne comme faisant partie de son projet.

Sa vision est de reconstruire la Pologne sur des bases nouvelles et il compte pour cela resserrer son emprise sur les différents niveaux de pouvoir (justice, médias, institutions, etc.), afin de se construire une élite «fidèle», ajoute Politico. Dans ce contexte, l'Europe est perçue comme un vilain empêcheur de tourner en rond.

Politico avance cependant trois arguments contre un Polexit. D'abord, l'UE reste très populaire auprès d'une majorité de Polonais: 81% d'entre eux choisiraient de rester dans celle-ci en cas de référendum, selon un récent sondage.

Deuxièmement, les relations commerciales entre la Pologne et l'UE sont bien trop étroites pour être démantelées. En 2018, 80% des exportations polonaises sont allées vers l'UE et les fonds européens ont largement participé à la croissance polonaise ces dernières années. Enfin, une Pologne isolée ferait face à des difficultés majeures, alors que ses voisins (République tchèque, Lituanie, Roumanie, etc.) sont tous membres de l'UE.

Si une sortie de l'Union européenne paraît donc peu probable à l'heure actuelle, elle demeure toujours un objectif pour certains dirigeants polonais, nullement découragés par les difficultés soulevées par le Brexit, qui concernent pourtant un territoire bien plus puissant.

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