Si il y a une économie qui souffre du changement climatique, c'est bien celle des stations de ski. Alors qu'il y a quelques années les chutes de neiges naturelles assuraient des pistes idéales pour la glisse, les modifications du climat impliquent une diminution croissante de ces précipitations.
Météo France estime que, en moyenne montagne en France, on compte cinq jours d'enneigement de moins tous les dix ans, et plus de dix jours pour les hauteurs de neige supérieures à un mètre. Un phénomène causé par «la hausse des températures à l'origine d'une modification de la phase des précipitations qui tombent plus sous forme de pluie que sous forme de neige», d'après Béatrice Vincendon, du Centre national de recherches météorologiques. La haute montagne est quant à elle plutôt épargnée.
Pour continuer leurs activités, les stations s'appuient donc sur des machines qui produisent artificiellement de la neige. Moins de neige signifie plus de machines. Si bien que celles-ci commencent à représenter un coût croissant pour les stations dédiées à la glisse.
Les personnes qui travaillent pour la station de ski de Zermatt dans les Alpes suisses, affirment par exemple à Wired que, depuis 2002, ses responsables ont investi plus de 119 millions d'euros dans des machines à neige. Les communicant·es de la station estiment que cela représente environ un quart de l'intégralité des dépenses de la station sur la période.
Pas de solution miracle
Mais les canons à neige classiques ne constituent pas non plus une solution miracle. Ce type de machines projette des molécules d'eau à très basse température dans l'air afin qu'elles retombent sous forme de neige.
Si les canons peuvent simuler une précipitation, ils nécessitent tout de même que la température soit suffisamment basse. Ces machines ne pourront pas suivre indéfiniment la cadence du réchauffement dû au changement climatique, surtout dans les stations situées aux altitudes les plus basses.
Comme on peut l'imaginer, des canons qui crachent quasiment 2.000 tonnes de neige par jour consomment beaucoup d'énergie. Pas vraiment idéal quand on se soucie de l'environnement. Les solutions qui se présentent n'amélioreront probablement pas la situation.
Trygve Eikevik, un chercheur norvégien, travaille à un prototype fondé sur l'emploi d'eau réfrigérée, qui pourrait fonctionner dans un climat plus chaud que les canons actuels. Seulement, sa machine consommerait par la même occasion «cinquante à cent fois plus d'énergie qu'un canon classique», même s'il promet de récupérer la chaleure dégagée pour chauffer les bâtiments alentours.