Les soldats ukrainiens, eux, attendent. | Anatolii Stepanov / AFP
Les soldats ukrainiens, eux, attendent. | Anatolii Stepanov / AFP

La Russie préparerait une fausse vidéo atroce comme prétexte pour envahir l'Ukraine

Un jeu de dupes aux multiples acteurs.

Des corps faussement mutilés, du matériel grimé aux couleurs ukrainiennes, des drones turcs déguisés en aéronefs de l'OTAN et même des acteurs pleurant leurs pseudo-morts.

Selon des officiels américains, et comme le relate le Guardian, le New York Times ou encore le Washington Post, la Russie serait en train de préparer la vidéo factice mais «très explicite» d'une attaque ukrainienne sur ses militaires ou sa population pour justifier une prochaine invasion.

«Nous ne savons pas clairement si c'est le chemin qu'ils vont décider d'emprunter, mais nous savons que c'est une option qui est sur la table», a déclaré le conseiller national à la sécurité américain Jonathan Finer lors d'une interview télévisée donnée à MSNBC.

Selon lui, ce film d'horreur militaire «impliquerait des acteurs jouant le deuil de personnes tuées dans un incident de leur invention» et «l'utilisation de cadavres supposément tués dans cet incident». Bref, pour son red flag, la propagande russe serait prête à mettre les moyens de ses ambitions.

Un officiel du Pentagone, John Kirby, indique quant à lui que l'incident simulé dans la vidéo, qu'il prédit «très choquante», serait une attaque ukrainienne sur le territoire russe ou sur des populations russophones de son propre côté de la frontière. Les images d'un «génocide», est-il encore ajouté.

Kirby n'hésite pas à charger les plus hautes sphères de l'État russe dans la supercherie: «Notre expérience prouve que très peu de ces opérations se font sans l'aval des plus hautes instances du gouvernement russe», avance-t-il.

Le renseignement britannique, aligné sur les dires de son cousin américain avec qui il partage nombre d'informations, semble confirmer ces rapports.

Secrétaire d'État aux affaires étrangères d'un gouvernement Johnson de plus en plus mal en point à la suite des développements du «Partygate», Liz Truss a expliqué que ces révélations étaient «une preuve choquante et claire de l'agression non provoquée de la Russie et de ses activités pour déstabiliser l'Ukraine», ajoutant que «le Royaume-Uni et ses alliés continueront à révéler les subterfuges et la propagande russe».

пропаганда

Sauf que. Sauf que le Guardian, le New York Times et le Washington Post notent tous trois qu'aucune preuve concrète ne vient étayer les affirmations de ces officiels américains.

Celles-ci sortent dans un contexte de guerre des nerfs et des images où d'autres affirmations du même type ne cessent d'être distillées des deux côtés pour justifier un éventuel conflit.

Les États-Unis et le Royaume-Uni ont ces dernières semaines fait état de la préparation d'un coup d'État en Ukraine par la Russie, ou du déploiement de troupes derrière les frontières du voisin de l'ouest pour, là aussi, simuler une agression pouvant servir de prétexte à une invasion. Dans le camp adverse, le séparatiste Denis Pouchiline, allié de Moscou, a agité le chiffon rouge d'une attaque chimique préparée par Kiev.

Plus récemment, des informations faisant état de l'arrivée sur le front entre les deux pays d'importants stocks de sang destiné à d'éventuels blessés, présentée comme la preuve de l'imminence d'une attaque, ont également été dévoilées par des officiels américains, repris par CNN.

La vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, a dû elle-même démentir ces informations, qui selon elle étaient «tout simplement fausses», et qu'elle décrit comme une provocation «destinée à propager la peur et la panique dans notre société».

Les écrans de fumée sont donc nombreux des deux côtés de ce conflit larvé qui ne demande qu'à exploser: si certaines informations et faits relatés sont incontestables, d'autres semblent tenir de la bonne vieille propagande guerrière, et la méfiance reste de mise.

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