Il existerait un lien entre l'angoisse de ne plus pouvoir utiliser son smartphone et des troubles anxieux pré-existants. | Tim Mossholder via Unsplash
Il existerait un lien entre l'angoisse de ne plus pouvoir utiliser son smartphone et des troubles anxieux pré-existants. | Tim Mossholder via Unsplash

La nomophobie, cette peur pathologique d'être loin de son portable

Le trouble toucherait principalement la «génération Z».

C'est une angoisse insoutenable, incontrôlable. La nomophobie, contraction de l'expression anglaise «No mobile phone phobia», est un trouble caractérisé par une peur excessive d'être séparé·e de son téléphone portable.

Encore peu exploré par la science, ce mal moderne commence tout juste à livrer ses secrets, notamment grâce à une nouvelle étude publiée dans la revue Computers in Human Behavior Reports.

Pour comprendre ce qui peut se cacher derrière la nomophobie, l'équipe de recherche a soumis deux questionnaires à 495 Portugais·es âgé·es de 18 à 24 ans, une tranche d'âge particulièrement concernée par cette angoisse.

Tandis que l'un des documents évaluait la dépendance des jeunes vis-à-vis de leur smartphone, l'autre mesurait leur niveau global d'anxiété, de confiance en soi et d'obsession-compulsion (TOC).

Temps d'écran

Trois résultats ont attiré l'attention des scientifiques, rapporte Neuroscience News. En premier lieu, l'étude, qui a été menée de façon paritaire, n'établit pas de corrélation entre le genre et le risque de nomophobie: femmes et hommes sont tout autant susceptibles de développer le trouble.

Deuxième enseignement: plus l'on utilise notre téléphone chaque jour, plus l'on s'expose à l'angoisse de ne plus l'avoir sous la main. Les jeunes portugais·es ont déclaré passer entre quatre et sept heures quotidiennes sur leur portable –la durée pour leurs homologues français·es est évaluée à près de quatre heures.

Enfin, l'expérience montre que plus un individu présente un score élevé aux tests d'anxiété, plus il est sujet à la nomophobie. Autrement dit, les personnes angoissées, ayant peu confiance en elles et souffrant déjà de tendances obsessionnelles seraient davantage prédisposées à se sentir stressées sans leur smartphone. Il existerait donc un lien entre la nomophobie et des troubles psychiques pré-existants.

Nouvelle dépendance

Pour l'instant, l'addiction au portable n'est pas formellement reconnue scientifiquement et les spécialistes s'accordent plutôt à parler «d'usage problématique», qui touche principalement les jeunes né·es à partir de 1995 –la fameuse «génération Z».

Pour évaluer le phénomène, un étudiant en thèse à l'université de l'Iowa a développé en 2014 un outil de mesure, sous la direction de la professeure Ana-Paula Correia, l'une des autrices de l'étude précitée.

Ses travaux soulignent que la nomophobie repose sur quatre dimensions: la sensation d'être dans l'incapacité de communiquer instantanément avec les autres, de perdre sa capacité d'ubiquité, de ne plus avoir accès à l'information et de perdre le confort d'utiliser son téléphone.

La pathologie n'est pas à prendre à la légère. Elle peut avoir des conséquences néfastes sur la santé, favorisant notamment l'apparition de troubles du sommeil, de comportements addictifs ou d'un sentiment d'isolement.

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