Si trouver et produire un vaccin n'est pas une mince affaire, les scientifiques estiment être en mesure d'en mettre un en circulation dans un délai record de douze à dix-huit mois.
On s'interroge dès à présent sur la hiérarchie à mettre en place pour le distribuer: faut-il prioriser les personnes âgées ou les plus jeunes? Les populations vulnérables ou le personnel soignant? Selon Wired, le choix s'annonce cornélien.
Si vaccin il y a dans quelques mois, il sera impossible de l'administrer à tout le monde en même temps. Les spécialistes explorent donc la possibilité d'en faire bénéficier d'abord les populations dites à risque. Seulement, celles-ci sont nombreuses, puisqu'on y retrouve notamment les personnes âgées, premières touchées par le Covid-19 à travers le monde.
Protéger les soignant·es, afin que ces dernièr·es puissent continuer à travailler, est une autre stratégie à prendre en compte.
Aux États-Unis, on a en outre enregistré un très fort taux de décès et de contamination chez les populations noires et latinx. Ces populations à risque pourraient avoir tout particulièrement besoin du vaccin.
Le dilemme est alors de trancher entre les personnes biologiquement fragiles et celles qui le sont de par leurs conditions sociologiques ou professionnelles.
Viser l'immunité collective
Et si la solution consistait au contraire à vacciner les individus disposant du meilleur système immunitaire, comme les jeunes et les personnes en bonne santé? L'idée paraît farfelue, mais elle pourrait faciliter la construction d'une immunité collective.
«Il est possible qu'il soit préférable de le donner à des groupes d'âge qui n'en ont pas autant besoin mais qui protègent indirectement les autres», avance Andreas Handel, chercheur à l'université de Géorgie.
Mais pourquoi se contenter d'imaginer un seul vaccin, alors que des centaines de possibilités sont à l'étude?
«La diversité des moyens de vaccination et des moyens logistiques nous fait dire qu'il faut préparer plusieurs types de vaccins, et nous en produirons le plus possible», assure Larry Corey, auteur d'un article paru dans Science sur le sujet.
Disposer d'une variété de vaccins aiderait également à pallier le problème de la qualité de leurs premières versions –celles-ci ne sont pas toujours d'une efficacité optimale.
Au cœur des réflexions de tous les gouvernements et organisations sanitaires ces dernières semaines, le vaccin contre le Covid-19 n'en est qu'à ses débuts, et personne ne détient à ce jour de solution miracle. Le délai d'un an sera sans doute plus que nécessaire pour définir la stratégie capable d'enrayer la pandémie.