Comment les hélicoptères font-ils pour avancer? C'est laquelle, la toupie la plus forte du monde? Est-ce que les rennes du Père Noël ont des réacteurs? Combien y a-t-il de fourmis sur Terre?
Si votre jeune enfant vous fait dégainer votre smartphone à la moindre occasion pour répondre à ses questions incongrues, sachez que la dernière ici posée a désormais une réponse.
Selon une nouvelle estimation de scientifiques de l'université de Hong Kong, publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences, notre planète compterait ainsi 20 billiards («quadrillions» en anglais, attention aux faux amis) de ces petites créatures à six pattes.
Vingt billiards? Rien à voir avec le jeu à queues et boules: en regroupant les données de près de 500 études déjà publiées, menées parfois sur le terrain avec force loupes et carnets pour dénombrer les bestioles, les scientifiques ont estimé la population mondiale de fourmis à 20.000.000.000.000.000. Soit, si vous avez la flemme de compter les zéros, 20 millions de milliards de bébêtes, ou 20 × 1015.
C'est fourmidable
«Où que j'aille –sauf peut-être en Antarctique ou près du pôle Nord, mais je n'y vais pas, parce qu'il n'y en a pas–, quelles que soient les différences culturelles entre les humains, quel que soit l'environnement naturel, il y a des fourmis», avait déjà écrit Edward Osborne Wilson, grand myrmécologue américain, comme le rappelle le Washington Post.
Avec plus de 15.700 espèces connues, il y a donc beaucoup de fourmis. Il y en a même partout et pour tout le monde: selon ces chiffres, la Terre accueillerait ainsi 2,5 millions de ces formicidés par être humain vivant.
Combien pèse tout ceci? Cela a aussi, bien entendu, été calculé. Selon cette équipe de scientifiques menés par Patrick Schultheiss, désormais chercheur à l'université de Würzburg, en Allemagne, «20 billiards de fourmis de taille moyenne correspondent à un poids sec, ou biomasse, d'environ 12 millions de tonnes de carbone».
C'est plus que les oiseaux et les mammifères sauvages combinés, et cela représente un cinquième du poids sec de l'espèce humaine actuellement en vie.
La prochaine étape, expliquent les chercheurs responsables de cette estimation, est de savoir si cette population croît ou décroît. Ils sont aujourd'hui incapables de le dire avec une certitude et une précision scientifique, bien que certains entomologistes décrivent d'inquiétantes baisses de population dans divers coins du globe.