Le niveau de vie a-t-il un effet direct sur les cerveaux en développement? Beaucoup de neurologues estiment que pour des raisons diverses comme les problèmes de nutrition ou le niveau de stress élevé, grandir dans la pauvreté influence négativement le cerveau des enfants.
Mais comme l'explique le New York Times, malgré de nombreuses études sur le sujet, la majorité des données ne sont que corrélationnelles –elles ne peuvent pas prouver de relation de cause à effet.
C'est la raison pour laquelle des scientifiques vont mener une expérience nommée «Baby's first years», afin de déterminer si réduire le niveau de pauvreté –l'une des grandes causes de l'administration Biden– peut effectivement avoir un effet bénéfique sur le développement cérébral.
Pour cela, les chercheurs vont distribuer des cartes de crédit à 1.000 mères vivant dans la pauvreté et ayant récemment donné naissance à un enfant. Ces cartes recevront soit 20 soit 333 dollars (278,30 euros) chaque mois, pendant les 40 premiers mois de la vie de l'enfant.
Objectif neurologique et politique
Ces familles résidant à New York, La Nouvelle-Orléans, Minneapolis-Saint Paul et Omaha pourront dépenser cet argent comme elles le souhaitent.
Le développement cognitif des enfants sera étudié à 12, 24 et 36 mois grâce à un électroencéphalographe. Cet appareil, composé de vingt électrodes placées sur le cuir chevelu, permet d'enregistrer le signal électrique de l'activité neuronale.
Les scientifiques mèneront aussi des entretiens avec les mères, afin de suivre leur parcours financier et professionnel et leur demander comment elles choisissent de dépenser les sommes reçues.
Cette expérience assume avoir deux objectifs: l'étude des «conséquences du niveau de vie sur le développement lors de la petite enfance», mais aussi celle des effets des politiques de réduction d'impôts et d'aides financières directes pour les parents de jeunes enfants.
Des économistes interrogés par le New York Times estiment que si cette expérience est positive, elle pourrait servir à justifier l'utilité d'un don direct d'argent liquide, alors que ces dons peuvent aider de nombreuses manières différentes, selon la façon dont ils ont été dépensés.
Le Dr Noble, qui dirige l'expérience, estime justement qu'en laissant les cobayes dépenser comme ils l'entendent, l'expérience «ne présuppose aucun chemin ou mécanisme qui amènerait à des différences dans le développement de l'enfant».