Vingt-quatre heures, pensez-vous? Presque. Comme le rapportait fin juillet le site Time and Date, «le 29 juin 2022, la Terre a complété une rotation en 24 heures moins 1,59 milliseconde, le dernier d'une série de records de vitesse depuis 2020».
Comme l'explique Forbes, les scientifiques ont longtemps pensé que la Terre décélérait, ce qui a poussé le Service international de la rotation terrestre et des systèmes de référence (IERS), basé à Paris, à imposer de temps en temps au monde une «seconde intercalaire».
Cette dernière, «également appelée “seconde additionnelle” ou “saut de seconde”», nous informe Wikipédia, permet au temps universel coordonné (UTC) de rester au plus proche des réalités astronomiques et des «jours solaires».
Mais depuis quelques années, les scientifiques ont tendance à observer l'inverse: la rotation de la Terre s'est accélérée. En 2020, ils ont ainsi compté les 28 jours les plus courts depuis les années 1960, le précédent record de vitesse datant du 19 juillet 2020, lorsque la Terre a eu besoin de 24 heures moins 1,4602 milliseconde pour effectuer sa rotation complète.
Temps précieux
Pourquoi une telle accélération, qui pourrait d'ailleurs s'inscrire dans un temps long restant, lui, plutôt sur la décélération déjà constatée?
La science n'offre (pour le moment) pas de réponse précise et définitive à cette question, mais la fonte des glaciers et la baisse du poids qu'ils représentent aux pôles, des mouvements au sein du manteau terrestre, l'activité sismique ou encore un mouvement nommé «oscillation de Chandler» pourraient être des pistes d'explication.
Bien sûr, cette accélération ne va pas vous ébouriffer, vous pousser à chambouler vos horaires de dîner ou vous donner des vertiges.
Cette fraction de seconde est néanmoins potentiellement suffisante pour poser des problèmes de précision aux GPS («une demi-milliseconde correspond à 26 centimètres à l'Équateur», calculent Forbes comme Interesting Engineering) ou aux horloges internes et à la bonne coordination des ordinateurs et serveurs.
Pour remettre ces pendules à l'heure, l'IERS pourrait donc bientôt avoir à décider d'une «seconde intercalaire» négative, à rebours de ce qui a été fait ces dernières décennies.