C'est une étape importante pour l'industrie de la viande, qui pourrait bien chambouler notre alimentation quotidienne: Singapour vient d'autoriser la vente de viande de poulet cultivée en laboratoire. Une première à l'échelle mondiale.
La société américaine Eat Just Inc., fabricant de substituts de viande et d'œufs, a passé avec succès les examens de sécurité de l'Agence alimentaire de Singapour.
Son poulet est produit à partir de cellules de l'animal cultivées dans un bioréacteur de 1.200 litres, avant d'être associées à des ingrédients d'origine végétale, rapporte le Guardian. Aucun abattage, même pour récolter les cellules, n'est donc nécessaire pour produire cette viande d'un genre nouveau.
Le produit sera commercialisé dans le pays sous la marque GOOD Meat et ressemblera à des bouchées de poulet frit. Le PDG d'Eat Just inc. l'assure: son goût est exactement le même que celui de l'original.
Enjeux environnementaux
Bien qu'il ne s'agisse pas ici de produits de substitution à base de plantes, mais bien de vraie viande, sa consommation présente des avantages pour la planète.
Cette viande de culture répond à un problème de taille: elle pourrait réduire l'activité particulièrement polluante de l'élevage traditionnel. En outre, des alternatives –à l'instar de ce poulet frit– pourraient participer à un effort global de lutte contre le changement climatique. Sans compter que, chaque jour dans le monde, environ 130 millions de poulets sont abattus pour leur viande.
Pour Singapour, l'objectif est aussi d'assurer sa sécurité alimentaire, ajoute le média Fortune. La crise du Covid-19 aurait montré les fragilités du modèle alimentaire du pays, qui voudrait désormais produire 30% de sa nourriture d'ici à 2030 –contre à peu près 10% aujourd'hui.
Ces deux arguments –écologique et alimentaire– pourraient finir de convaincre les autres pays du monde de prendre le virage de la viande de culture. Dans un avenir proche, nous pourrions donc voir atterrir dans nos assiettes un morceau de poulet créé en laboratoire.