Les Alcooliques anonymes, qui existent depuis 1935, comptent aujourd'hui plus de 115.000 groupes de soutien dans le monde. L'organisme à but non lucratif propose l'approche la plus populaire et la plus accessible pour les personnes désireuses de reconnaître leur problème d'alcool. Mais désormais, la sobriété s'allie aussi aux joies du numérique.
Fondée en 2018, l'application américaine Loosid, bientôt disponible en Europe, invite les individus en quête de sobriété à rejoindre une communauté numérique facilitant les rencontres, les voyages, les événements et la socialisation entre celles et ceux qui ne consomment pas d'alcool.
Selon le cofondateur de Loosid MJ Gottlieb, les activités sociales sont cruciales dans le processus de sobriété. Sans elles, «les gens restent dans leur appartement», et pour les inciter à s'y adonner, «il est vraiment important de montrer toutes les choses différentes qu'on peut faire sans alcool».
Lancée en 2014, la start-up américaine Tempest propose pour sa part une «école de sobriété» virtuelle aux personnes cherchant à s'éloigner de l'alcool, un cursus de huit semaines facturé 647 dollars [586 euros].
Holly Whitaker, fondatrice et directrice de l'entreprise, donne des conférences vidéo hebdomadaires et anime des questions-réponses pour les participant·es du programme. Une thérapeute conjugale et familiale, ainsi qu'une coach en bien-être, offrent également leur expertise.
#SoberIsSexy
Ces start-ups visent un marché réel. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le monde compte actuellement 5% de buveurs et buveuses d'alcool de moins qu'en 2000.
Selon des données Nielsen, 47% des adultes américain·es ont tenté de réduire leur consommation d'alcool en 2019, la proportion montant à 66% chez les millenials. Plus de la moitié des personnes interrogées ont cité la santé comme principal facteur de motivation.
La consommation consciente d'alcool s'est étendue à de nombreux autres secteurs. Plus de 150 universités dans quarante-neuf États américains ont instauré des «dortoirs sobres» ou des programmes pour sortir de la dépendance.
Sur les réseaux sociaux, des «influenceurs sobres» ont popularisé des hashtags comme #SoberAF ou #SoberIsSexy, et l'intérêt pour la recherche «vie sobre» a augmenté de 746% cette année.