Les soldats pourront-ils bientôt se parler silencieusement sur le champ de bataille? En tout cas, l'armée américaine est déterminée à passer de la fiction à la réalité. Et sur ce sujet, la science progresse.
Un vaste programme de recherche sur le sujet implique notamment l'université de Californie du Sud, celle de Californie, à Los Angeles; celle de Californie à Berkeley, celle de Duke et celle de New York. Ainsi que les universités d'Essex, d'Oxford et l'Imperial College. Et c'est l'US Army qui sort le portefeuille, avec un financement de 6,25 millions de dollars [5,15 millions d'euros] sur cinq ans.
À l'aide d'algorithmes et de modèles mathématiques complexes, les équipes de recherche sont parvenues à distinguer les signaux du cerveau qui concernent le mouvement et le comportement, et ceux qui n'ont rien à voir avec ces fonctions.
Lors de l'expérience, ce sont les signaux du cerveau d'un singe qui cherchait à attraper une balle qui ont été analysés. Une première utilisation de ces signaux consisterait à prévenir les soldats de problèmes avant qu'ils ne surviennent.
Anticipation
Ainsi, le soldat pourrait être averti qu'il est stressé ou fatigué —et qu'il doit donc faire une pause— avant même de ressentir le stress ou la fatigue. Mais l'intérêt principal consisterait à rendre possible une communication silencieuse entre les soldats, par la pensée. Une forme de télépathie, donc.
Il reste un long chemin à parcourir avant que la communication télépathique entre soldats devienne réalité. Il ne suffit pas de séparer les signaux, il faut les comprendre, les décomposer, puis pouvoir les générer.
«Vous pouvez lire tout ce que vous voulez; cela ne signifie pas que vous le comprenez. La prochaine étape est de pouvoir les synthétiser dans un certain sens, comme quand on apprend un vocabulaire et un alphabet et qu'on compose une phrase», prévient Hamid Krim, du bureau de recherche de l'armée américaine.