Le 31 mars, après plus d'un mois d'une occupation doublée d'une terrible prise en otage du personnel sur place, l'Ukraine annonçait qu'une partie des forces russes présentes dans les environs de la tristement célèbre ex-centrale atomique Tchernobyl avait quitté les lieux.
Après avoir annoncé sur Telegram le départ de deux colonnes ennemies, Energatom, opérateur nucléaire ukrainien, montrait même que les militaires russes leur avaient officiellement transféré le contrôle de ce qu'il reste de l'usine, un peu plus malmenée encore par un assaut mené sans précaution.
Ukraine’s state-owned nuclear energy corporation Energoatom have said that Russian forces have transfered control of #Chernobyl back to Ukrainian staff, signing an 'act of transfer'
— OvertDefense (@OvertDefense) March 31, 2022
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La manœuvre de retrait traduit-elle, en actes, les promesses de Moscou de retrait du nord du pays, notamment de la région de Kiev, avec pour objectif de détendre quelque peu les discussions diplomatiques à Istanbul entre l'agresseur et l'occupé –ou pour se concentrer plus à l'est, sur le Donbass?
Peut-être pas. Les troupes russes auraient également été poussées à quitter précipitamment les lieux parce que certains de leurs soldats souffriraient des premiers symptômes d'une irradiation aiguë, selon Energatom.
«Il faut également noter que l'information à propos de fortifications et de tranchées creusées par les racistes [sic] directement dans la Forêt rousse, la partie la plus polluée de l'ensemble de la zone d'exclusion, a été confirmée», écrit Energatom dans son communiqué, sans fard ni retenue, tel que traduit par Motherboard.
«Il n'est donc pas étonnant que les occupants aient reçu une dose significative de radiations et qu'ils aient paniqué dès les premiers signes de maladie, poursuit le texte. Et cela s'est manifesté très rapidement. Cela a eu pour résultat un début d'émeute au sein des militaires, et ils ont commencé à partir à ce moment-là.»
Creuser sa propre tombe
Selon le Guardian, comme selon Faustine Vincent du Monde, une partie des militaires malades aurait été transportée en bus au Republican Scientific and Practical Center for Radiation Medicine and Human Ecology, un centre spécialisé dans les irradiation et situé à Homiel, dans le Bélarus voisin. L'information aurait été confirmée par des médias locaux indépendants.
Creuser des tranchées dans la Forêt rousse, également appelée Forêt rouge, n'était sans doute pas la plus brillante des idées. Les manœuvres effectuées en char dans la poussière encore radioactive de la zone d'exclusion auraient également joué un rôle dans ces irradiations sévères.
Quand il l'a su, le chef du Conseil de l'agence d'Etat ukrainienne pour la gestion de la zone d'exclusion, Oleksandr Syrota, avait alors écrit sur Facebook : "J'aimerais leur souhaiter du fond du cœur de creuser plus profondément, et de s'asseoir plus longtemps. Amen" #Tchernobyl
— Faustine Vincent (@faustvincent) March 31, 2022
Organisateur de visites dans la zone, un autre fin connaisseur des règles qu'elle impose, Yaroslav Yemelianenko, n'a pas été plus tendre envers ces manquements à peine croyables aux plus élémentaires des règles de sécurité à respecter dans un tel endroit.
«Un autre groupe de terroristes irradiés, qui ont occupé la zone de Tchernobyl, a été transporté au Radiation Medicine Center de Homiel aujourd'hui. Vous avez creusé des tranchées dans la Forêt rousse, conn*rds? Vous allez devoir vivre avec ça pour le reste de votre courte vie», a-t-il ainsi écrit.
Another batch of russian irradiated terrorists, who occupied the Chornobyl zone, was brought to the Belarusian Radiation Medicine Center in Homel today.
— Yaroslav Yemelianenko (@ChornobylTour) March 30, 2022
Have you dug enough trenches in the Red Forest, motherf*ckers? Now live with it for the rest of your short life.