Les adeptes du tabac y sont désormais habitué·es. Année après année, le prix des paquets de cigarettes ne cesse de croître. La dernière hausse remonte à mars dernier. Fumer en France suppose d'accepter de payer environ 50 centimes de plus pour obtenir sa dose. Gérald Darmanin, ministre de l'Action et des comptes publics, a même indiqué dans un entretien au groupe Ebra que le gouvernement réfléchissait à une nouvelle augmentation des taxes sur le tabac à rouler, les cigares et les cigarillos.
La raison, nous la connaissons. En élevant les prix, les gouvernements du monde entier espèrent réduire le nombre de personnes qui fument. Une politique vivement critiquée par les lobbyistes du tabac qui affirment que ces impôts rendraient leurs produits trop chers et pousseraient leur clientèle vers du mauvais tabac, importé illégalement.
Ces critiques ne résistent pas à un examen plus poussé. Selon une étude publiée dans le journal Tabacco Control par des équipes de l'univerisité de Bath et du King's College de Londres, les fabricants de cigarettes auraient mis en place, plusieurs fois, des augmentations de prix plus importantes que celles exigées par les autorités fiscales. De quoi saper les arguments de l'industrie qui critique ces hausses de prix.
Des arguments qui ne tiennent plus
«Si l'industrie du tabac s'inquiétait vraiment d'une augmentation des prix qui conduirait les consommateurs à se tourner vers un marché illicite, elle n'élèverait ses prix que contrainte et forcée par la fiscalité», a expliqué le docteur Rob Branston.
L'étude affirme que, avant 2010 en Grande-Bretagne et en Irlande, près de 50% de l'augmentation totale des prix provenait des entreprises elles-mêmes. De 2010 à 2012, lorsqu'il y a eu des hausses de prix après un relèvement des taxes, la part de la hausse imputable aux fabricants représentait entre 16% et 20%. Entre 2013 et 2015, elle représentait un tiers de la croissance du prix tu tabac.