L'espace est-il assez vaste pour les ambitions chinoises? Selon des documents publiés par le département des mathématiques de la Fondation nationale des sciences naturelles de Chine, Pékin souhaite pouvoir un jour y bâtir des bases d'un kilomètre –voire plus. À titre de comparaison, le plus grand objet artificiel installé dans l'espace est la Station spatiale internationale (ISS), dont l'envergure mesure environ 110 mètres.
D'après les scientifiques à l'origine du projet, «le vaisseau ultra-large d'une taille d'un kilomètre est conçu comme un équipement aérospatial stratégique majeur pour l'utilisation à venir des ressources spatiales, pour l'exploration des mystères de l'univers et pour la vie à long terme en orbite».
Ces mastodontes orbitaux pourraient remplir plusieurs fonctions. Héberger des missions habitées, servir de télescopes spatiaux ou même faire office de centrales à énergie solaire font partie des objectifs visés par la grande puissance. L'idée serait de les bâtir en suivant le modèle de l'ISS et d'y ajouter progressivement des modules qui viendraient s'emboîter les uns dans les autres.
Viser la Lune
«Le développement rapide des technologies et la demande accrue de missions spatiales ont rendu obsolètes les méthodes traditionnelles de fabrication, de déploiement et de lancements de véhicules spatiaux», explique à Vice Zhihui Xue, un roboticien de l'académie des sciences de Shenyang.
Ces engins spatiaux géants ne sont pour l'instant qu'un objectif lointain. Ce projet fait partie des dix idées présentées par la Fondation nationale des sciences naturelles dans le cadre du quatorzième plan quinquennal de la Chine.
Cinq de ces dix projets devraient être respectivement financés à hauteur de 15 millions de yuans (environ 2 millions d'euros), afin de mettre en œuvre de premières explorations techniques. S'il n'est donc pas certain que ces recherches voient le jour dans un futur proche, elles démontrent que la Chine réfléchit déjà concrètement à la faisabilité de tels projets.
Pour arriver à un tel résultat, les scientifiques à l'origine du projet veulent avant tout parvenir à amoindrir le poids des installations, afin de réduire le nombre de lancements nécessaires et les coûts de construction, explique le South China Morning Post.