L'idée que se fait Tinder d'elle-même est bien différente de celle qu'en ont ses utilisateurs et utilisatrices. L'application a toujours insisté sur le fait qu'elle souhaitait créer des liens forts et des relations «qui peuvent changer des vies».
Pourtant, l'image de Tinder est plutôt celle d'une app dédiée aux coups d'un soir. Une réputation gagnée en partie par la forte incitation à opérer des choix basés sur le physique. Pour s'en éloigner, l'appli de rencontres a décidé de lancer «Swipe Night», une sorte de jeu de rôle interactif.
Tinder proposera d'embarquer les joueurs et les joueuses dans une nuit où débute l'apocalypse. Il faut swiper à gauche ou à droite pour prendre des décisions, qui influencent le déroulement de l'histoire: rester seul·e ou rejoindre ses ami·es, récupérer des chips ou une trousse de premier secours, etc.
Tinder vous met ensuite en relation avec d'autres profils, selon les choix faits. Puisque vous ne pourrez jouer à «Swipe Night» qu'une seule fois, impossible de savoir quelles conséquences auraient eu des décisions différentes, sauf si vous engagez une conversation avec d'autres personnes.
Retour aux sources
Le temps laissé pour effectuer les choix nécessaires à avancer dans le jeu est limité. Comme les décisions sont prises en une fraction de seconde, elles sont supposées refléter ce que la personne pense vraiment.
Cet argument peut être avancé pour suggérer que les matchs n'en seront que plus intéressants, mais aussi que les données collectées traduiront des pensées plus sincères, et seront donc probablement vendues plus cher aux annonceurs.
Même si le tout est enveloppé dans le concept prisé de l'expérience et présente une forme innovante, Tinder oriente finalement son modèle vers des matchs entre profils jugés compatibles.
Une formule vieille comme les premiers sites de rencontres sur internet –ces mêmes sites que Tinder a ringardisés depuis sa création en 2015. Ou du moins, avait ringardisés. Car certains signes suggèrent que la croissance de Tinder et des applications similaires est en train de ralentir et que les jeunes, qui n'ont pas connu les sites susnommés, se tournent vers d'autres moyens de trouver des partenaires.
Pour restaurer la sensation de nouveauté de ses débuts, l'appli a récemment lancé les modes Spring Break, Festival ou encore Tinder U –pour des rencontres sur les campus– afin que chacun·e puisse trouver des profils en adéquation avec le sien et faire remonter les taux d'engagement tant convoités. Reste à voir si l'apocalypse sera suffisante pour raviver la flamme.