Que vous aimiez votre travail ou non, et lorsqu'il est le premier jour de votre semaine de labeur, le lundi est universellement redouté. Dès le dimanche après-midi peut pointer l'amère petite mélancolie de la fin de l'insouciance, qui le soir venu se transforme chez certain·es en grosse boule au ventre: il faut se rendre à l'évidence, demain matin, il faudra quoi qu'il arrive remettre le métier sur l'ouvrage.
Comme l'explique cet article de Mental Floss, le blues du lundi n'est pas tout à fait irrationnel. Pris individuellement et lorsque le seul vécu réel est étudié, le premier jour de la semaine n'est pour les travailleurs et travailleuses pas pire que le jeudi, ou le mercredi, ou le mardi.
C'est lorsque l'on se penche sur son souvenir –nuance!– qu'il se retrouve en revanche haï. Pour une raison simple, que la science appelle la peak-end rule: le changement d'humeur ressenti entre le dimanche (jour béni) et le lundi (jour craint) est plus brutal qu'entre deux autres jours de la semaine travaillée, et le souvenir de cette douleur teint votre jugement.
Le lundi matin, c'est peut-être ainsi les pieds traînants, le moral dans les Stan Smith et à reculons que vous déboulez dans un open space. Mais la fatalité n'étant pas de ce monde, nous avons compilé quelques petits conseils pour rendre la pilule moins difficile à avaler.
Votre lundi commence dimanche
C'est une contestable hérésie dans une société qui prône une véritable coupure entre vie personnelle et vie professionnelle et fait du dimanche le traditionnel sanctuaire du repos, mais commencer votre lundi dès le dimanche peut être une bonne idée.
Une petite heure prélevée sur le jour du Seigneur à planifier vos tâches du lendemain ou de la semaine, faire un peu de veille, penser à ce que vous allez raconter à la réunion du lundi 9 heures fera de votre retour dans l'entreprise une expérience mieux cadrée, donc moins redoutée. L'esprit plus tranquille, le reste de votre dimanche peut en outre être d'autant plus délectable.
Le sommeil sera également crucial. Si vous n'avez pas fait vos huit heures chaque nuit de la semaine précédente, n'essayez pas de vous rattraper le week-end: le petit décalage que ces douces grasses matinées provoqueraient dans vos rythmes circadiens risquerait de se transformer en boulet pendant plusieurs jours.
Ne grattez pas non plus quelques minutes lorsque le réveil sonne, implacable, le matin fatidique. Au contraire, levez-vous un peu plus tôt qu'à l'accoutumée: cela vous donnera un peu de temps pour vous, vous sentirez moins la pression de l'horloge qui court trop vite, vous pourrez vous extraire un peu de l'aliénant rythme métro-boulot-dodo et envisager les choses avec un brin plus d'optimisme.
Les excès et vices habituels du week-end peuvent également peser dans un état mi-comateux mi-honteux qui ne vous facilitera nullement le retour à la vie professionnelle: la petite fierté d'un dimanche vécu sainement –sport, alimentation, méditation– peut peser dans la balance quand le lundi revient.
Tout n'est pas noir
À moins que votre emploi ne soit pour vous, de manière définitive et radicale, une véritable torture, il existe sans doute des choses positives auxquelles vous raccrocher quand le monday blues commence à s'installer dans vos pensées.
Cette collègue avec laquelle vous riez tant, cette tâche qui vous réjouit, cette partie de ping-pong à la pause de 10 heures; pensez à cela plutôt qu'aux 120 e-mails qui vous attendent, à votre boss irascible ou à votre ordinateur poussif.
Vous pouvez même ne pas vous concentrer sur votre travail mais sur ce qu'il vous permet de faire. Prévoyez une activité agréable quand la journée vient à finir, commencez déjà à réfléchir aux loisirs du prochain week-end, à la destination des prochaines vacances, aux petits ou grands plaisirs que vous octroie le salariat plutôt qu'aux obligations qu'il fait peser sur vos épaules.
Préparez une playlist de vos artistes préféré·es, dans le style qui vous siéra: c'est prouvé, la musique ne fait pas qu'adoucir les mœurs, elle est aussi une source de dopamine, vecteur chimique de bonne humeur.
De la même manière, essayez de trouver une façon de ponctuer votre lundi de quelques exercices physiques, dont les bénéfices sur le corps comme sur l'âme ne font plus aucun doute. Cela peut commencer par un trajet en vélo plutôt qu'en voiture ou dans les transports en commun.
Enfin, et parmi d'autres pistes que nous vous laissons explorer, regrouper les tâches les plus douloureuses et pénibles dès l'entame de la semaine est une saine idée: sur un plan psychologique, nous préférons une expérience qui s'améliore au fil du temps. Dans votre mémoire, le lundi restera alors comme une épreuve moins désagréable qu'à l'habitude, et les suivants vous sembleront moins redoutables.