YouTube est un outil idéal d'informations et de découvertes dans de nombreux domaines: conseils de cuisine, vidéos musicales, tutoriels de bricolage et de réparations, etc. Mais saviez-vous que les médecins en herbe l'utilisent pour apprendre à réaliser des interventions chirurgicales?
Selon un article publié le 24 novembre sur le site de la chaîne télévisée américaine CNBC, les vidéos de techniques chirurgicales connaîtraient un succès sans précédent sur YouTube. Alors qu'il y a dix ans, une requête «chirurgie de la prostate» n'affichait que 500 résultats, aujourd'hui plus de 20.000 vidéos vous sont proposées sur le sujet. Les opérations de la cataracte dépassent quant à elles régulièrement le million de vues.
D'après Justin Barad, chirurgien orthopédiste de San Francisco, cette pratique se serait généralisée. Lui-même reconnaît y avoir parfois recours dans le cadre d'opérations compliquées. «Je ne connais pas un chirurgien qui ne l'a pas déjà fait», confie-t-il au journaliste de CNBC. Le docteur a d'ailleurs créé l'entreprise Osso VR qui permet de s'entraîner à des actes chirurgicaux en réalité virtuelle.
Il y a comme un os...
Mais, alors que se développent les consultations à distance et les robots chirurgiens, quel regard faut-il porter sur cette irruption grandissante de la chirurgie en ligne?
Concernant les opérations diffusées sur YouTube, des études conduiraient à penser que l'algorithme qui classe les vidéos sélectionnerait systématiquement celles où la technique laisse justement à désirer... Une équipe de chercheurs a ainsi découvert que la moitié des vidéos montrant une cholécystectomie (ablation de la vésicule biliaire) laparoscopique ferait la démonstration de procédés risqués, voire dangereux.
Si certaines règles existent sur la plateforme pour les vidéos de ce type (elles doivent notamment être à vocation pédagogique), elles ne font pour autant l'objet d'aucun prévisionnage ou validation par des professionnel·les.
Cela pourrait très bientôt changer. David Feinberg, qui s'occupe de la santé chez Google (propriétaire de YouTube), a laissé entendre que ces contenus vidéo devraient, dans un futur proche, être mieux contrôlés, et cela dans le cadre d'un projet de plus grande ampleur visant à lutter contre la désinformation médicale.