Le président ukrainien Volodymyr Zelensky n'ayant accompagné son annonce d'aucune preuve tangible, difficile de savoir si elle relève du chiffon rouge tactique ou de réalités plus dangereuses.
Toujours est-il que, dans un contexte de tensions extrêmes face au voisin russe, il a expliqué le 26 novembre que les services du renseignement ukrainien avaient mis au jour un complot destiné à le renverser, et ce dès le tout début du mois de décembre.
Selon Zelensky, des conversations ont été captées et enregistrées entre des agents russes qui disaient être en train de lever «des milliards de dollars» auprès du magnat local Rinat Akhmetov, homme le plus riche du pays, afin d'aider à renverser le pouvoir en place.
Aux journalistes à qui il dévoilait l'affaire, le président ukrainien a suggéré qu'Akhmetov ne serait pas directement impliqué dans le complot, à l'inverse de son entourage proche qui aurait essayé de l'y entraîner.
Rififi
«Ce ne sont pas que des informations en provenance de nos renseignements, c'est également une discussion enregistrée dans laquelle des nationaux ukrainiens discutent avec des agents russes de la participation de Rinat Akhmetov au coup d'État», a précisé Zelensky, qui par ailleurs est engagé dans un vif bras de fer avec l'oligarchie du pays.
«Je pense qu'Akhmetov n'est peut-être pas au courant de ceci. Je l'invite à venir écouter et partager les enregistrements.» Ce dernier a vivement réagi en assurant dans un communiqué officiel n'avoir aucun lien avec cette affaire et rappelant son attachement à une Ukraine démocratique et réunifiée avec la Crimée et le Donbass.
Quelle que soit la réalité de ces allégations, elles interviennent à un moment critique pour la région. Les États-Unis expliquent ainsi à qui souhaite les écouter que la Russie masse d'importantes troupes et matériels à la frontière ukrainienne afin de préparer une invasion pure et simple de son voisin convoité, dont d'hypothétiques plans ont même été présentés.
Via Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, le Kremlin a bien sûr nié être impliqué dans un tel complot, affirmé n'avoir «aucun plan pour participer» à un tel coup d'État, et ne jamais procéder de la sorte. Ce qui n'empêche pas la Russie et son président de maintenir publiquement une très grande pression sur l'Occident, notamment pour éviter que son voisin ukrainien ne passe totalement à l'Ouest.