Nul besoin d'être radiologue pour trouver le cliché impressionnant. Du moins si l'on sait ce qu'est cet objet métallique coincé dans la poitrine du patient, quelques centimètres sous son cœur: si l'affaire n'a rien à voir avec le tube de Clara Luciani, la chose «sous [s]on sein» est ici aussi une grenade. Et la grenade n'avait, bien sûr, pas explosé.
Il a donc fallu un exploit, des mains sûres et des nerfs en titane pour que des chirurgiens, à Kiev, réussissent à extraire cette charge explosive du corps de l'homme, avant de procéder au déminage. Les médecins, explique le Guardian, étaient accompagnés de deux sapeurs, présents pour s'assurer que rien ne sauterait –par miracle, ou plutôt grâce au talent des praticiens, ce fut le cas.
C'est la vice-ministre ukrainienne de la Défense, Hanna Maliar, qui a rapporté cet exploit médical dans un post sur Facebook. «L'opération a été réalisée par l'un des chirurgiens les plus expérimentés des forces armées d'Ukraine, Andrey Verba, et ce sans électrocoagulation, car la grenade aurait pu exploser à tout moment», écrit-elle.
Boum, quand votre cœur...
Très utilisée en chirurgie grâce aux bistouris électriques, l'électrocoagulation ou thermorégulation permet d'intervenir dans un corps tout en cautérisant, à l'aide d'un faible courant électrique, les tissus et vaisseaux sanguins.
Les deux démineurs, sur place (et sans doute sur les dents) lors de l'intervention, se sont ensuite chargés de faire taire à jamais cette grenade VOG venue se coincer, sans exploser, dans le corps du militaire. On ne sait que peu de choses de l'homme, sinon qu'il a 28 ans, qu'il a survécu à l'opération et qu'il est désormais en soins intensifs.
«Nos médecins n'ont jamais eu à procéder à une telle intervention, a affirmé le porte-parole des unités médicales de l'armée ukrainienne. On a néanmoins vu des choses similaires en Afghanistan. À propos du patient, tout ce que je peux dire est qu'il est né en 1994, qu'il est dans un état stable et qu'il sera ensuite envoyé dans un service de rééducation. Je pense que c'est un cas qui restera dans les annales médicales.»