Inlassablement, partout en Ukraine, la Russie continue de frapper des cibles civiles et zones d'habitation. Inlassablement, et malgré les dangers, les services de secours ukrainiens se précipitent sur place pour sauver les personnes qui peuvent encore l'être.
Comme l'explique Business Insider, qui se base sur plusieurs cas avérés, les armées du Kremlin réservent parfois une bien mauvaise surprise à ces braves secouristes: un second missile, une seconde bombe, un second projectile de mort vient s'abattre à l'endroit même où ils opèrent, les visant spécifiquement.
Les Anglo-Saxons appellent ça les double taps («double frappe» ou «tir couplé»), dont l'une a été rapportée par le média australien ABC, témoin direct de la scène. À Kharkiv, ses journalistes ont ainsi pu assister à un premier bombardement laissant des gens blessés, auquel la Croix-Rouge a rapidement répondu, appuyée par des secouristes et militaires ukrainiens.
Quelques instants plus tard, un second missile s'abat au même endroit, avec la volonté évidente de s'en prendre à ces pompiers, médecins et militaires cherchant à secourir les victimes de la première frappe. Cinq civils sont morts ce jour-là dans les bombardements russes.
Tirer sur l'ambulance
L'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) a également remarqué une double tap à Kharkiv, au début de la guerre. «Le 1er mars, l'immeuble de l'administration régionale, place de la Liberté, a été frappé par ce qui semble être un missile Kalibr», écrit l'organisation dans un premier rapport sur les violations des droits humains, crimes de guerre et crimes contre l'humanité commis par les forces russes en Ukraine.
⚡Heavy Russian military airstrikes hit the Svobody square in Kharkiv
— Svidomi (@Svidomi_En) March 1, 2022
Source: Ukraine NOW on Telegram pic.twitter.com/ao7OyFggKj
«Une fois les secours arrivés sur place (cinq à sept minutes plus tard), un second projectile du même type s'est abattu sur le bâtiment. Cela implique que les blessés et les personnes venues leur porter assistance, contre lesquelles ces attaques sont dans tous les cas interdites, ont été intentionnellement visées.»
Comme l'ont noté de nombreux médias, tirer sur les ambulances et les ambulanciers après avoir ciblé des civils, un summum de cynisme, n'est pas nouveau pour les armées russes.
Amnesty International rapporte ainsi que la tactique a déjà été employée en Syrie, notamment à Idlib, où l'une de ces attaques double taps avait tué plus de quarante personnes –y compris des secouristes.