Des membres des forces spéciales françaises à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, lors d'un exercice en 2021. | Nicolas Liponne / Hans Lucas / AFP
Des membres des forces spéciales françaises à bord du porte-hélicoptères Tonnerre, lors d'un exercice en 2021. | Nicolas Liponne / Hans Lucas / AFP

Des forces spéciales françaises, britanniques ou américaines seraient à l'œuvre sur le sol ukrainien

La Russie sera ravie de l'apprendre.

C'est l'un des grands mystères, voire l'un des grands tabous de la guerre en Ukraine menée à l'initiative de l'envahisseur russe. Si l'Occident et une grande partie du monde se sont rapidement mis en branle pour fournir à Kiev un maximum d'armes de tous formats et de toutes catégories, les pays impliqués se sont bien gardés d'entrer eux-mêmes directement dans le conflit.

Et pourtant. C'est peut-être l'une des révélations les plus spectaculaires des documents très secrets ayant récemment fuité du Pentagone –qui, depuis, explique vouloir «retourner chaque pierre» pour en découvrir la source: selon la BBC, il semblerait que le Royaume-Uni, les États-Unis, la France, la Lituanie ou les Pays-Bas aient envoyé sur le territoire ukrainien quelques hommes de leurs forces spéciales respectives.

Si les chiffres semblent modestes, ils n'en sont pas moins symboliquement importants. Selon le document édité le 23 mars, Londres, dont le ministère de la Défense a émis des doutes concernant la véracité de ces documents classifiés, disposerait ainsi à cette date de 50 hommes sur le terrain. Le chiffre serait de 17 pour Vilnius, de 15 pour Paris –qui a démenti–, de 14 pour Washington et de 1 pour Amsterdam –on espère que le Batave ne s'est pas senti trop seul.

Polichinelle

La présence sur le sol ukrainien de troupes étrangères n'aurait rien de véritablement étonnant: depuis un an, le secret demeurait certes, mais il était de Polichinelle. Pour la propagande de Moscou et bien, encore une fois, qu'un certain mystère entoure encore les documents évadés du Pentagone, c'est en revanche du pain bénit: elle peut les utiliser pour «prouver» que les pays de l'OTAN sont bel et bien impliqués directement dans le conflit, sur le sol ukrainien, et pas seulement par une aide technique, matérielle ou financière.

Le rôle ou l'emplacement précis de ces troupes occidentales n'est pas précisé. Elles pourraient possiblement être présentes auprès des services centraux de la défense ukrainienne à Kiev, afin de jouer un rôle de coordination, ou discrètement entraîner leurs homologues au drapeau jaune et bleu dans l'ouest du pays. Avant l'invasion à grande échelle du voisin russe, ce fut par exemple longtemps officiellement le cas dans la base (bombardée) de Yavoriv (oblast de Lviv).

Et si l'engagement au combat de ces soldats hyper spécialisés et compétents semble tout à fait exclu, il se pourrait qu'ils soient proches du front actif du conflit, dans des missions de renseignement pour leurs gouvernements ou pour l'OTAN, ou pour aider les forces ukrainiennes à mieux cibler leurs frappes.

On subodore par exemple que les cibles des tirs de Himars sont parfois soumises à l'accord de Washington, et Moscou a plusieurs fois accusé les États-Unis d'aider Kiev à viser ses généraux. Car les missions des forces spéciales sur le terrain peuvent prendre une infinité de formes, sans qu'elles soient directement létales.

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