Un homme donne du pain à une femme à Lyman, en mai. | Yasuyoshi Chiba / AFP
Un homme donne du pain à une femme à Lyman, en mai. | Yasuyoshi Chiba / AFP

À Lyman, les habitants n'ont même pas eu le temps de se savoir russes

«Moi? Russe? Ah bon?»

À peine annexée par la Russie de Vladimir Poutine, aussitôt reprise par les forces ukrainiennes: en quelques jours, la ville de Lyman, comme nombre de localités voisines, ont vécu une petite montagne russe géopolitique dont elle n'ont même pas eu le temps de se rendre compte.

Un article du New York Times raconte comment les habitants de Lyman ont découvert, avec le retour des soldats ukrainiens dans leurs rues, la décision de Vladimir Poutine d'intégrer leur cité à la mère patrie russe, ainsi que les grandes célébrations moscovites qui ont suivi.

Logique: sous occupation russe et sur la ligne de front, Lyman était coupée du monde et vivait sans électricité, sans radio, sans internet. «Je n'ai rien entendu à ce propos», assure aux reporters une femme du cru, Elena Kharkovska. «J'en suis choquée», se marre-t-elle même, défiante. «C'est drôle, car ça rappelle un dicton: “Ils m'ont mariée en mon absence”.»

Ce genre de mésaventure n'est pas particulièrement étonnant: en Russie, les fêtes sur la place Rouge semblent mieux organisées que l'annexion officielle de territoires étrangers. Le Kremlin a ainsi dû publiquement reconnaître que les frontières des terres qu'il faisait siennes n'étaient pas clairement dessinées, affirmant (sans rire) que des consultations auraient lieu avec les populations locales pour mieux connaître leurs volontés.

Fuite désordonnée

Sur place, le journaliste du NYT Andrew E. Kramer décrit une ville dont le calme retrouvé n'est ponctué que par les explosions dues aux opérations de déminage.

Une cité calme mais ravagée: comme l'ont également rapporté des journalistes de France 2, Lyman porte les lourdes marques d'une guerre qui n'a pas eu plus pitié d'elle que des autres. Selon la police locale, environ 5.000 des 22.000 habitants étaient encore sur place alors que les Russes s'emparaient de la région.

Quelques traces de la tentative de «russification» de la ville, apparemment mal vécue vu la manière dont les libérateurs sont accueillis, sont visibles ici ou là. Dans la mairie, quelques affiches indiquent la marche à suivre pour demander un permis de construire ou une retraite aux autorités d'occupation.

Vieux de quelques jours à peine, des exemplaires d'un journal nommé «République de Donetsk» traînent, avec en une un article expliquant comment la ville allait être défendue face à la contre-offensive ukrainienne.

Bien sûr et comme ailleurs, la fuite précipitée des forces russes a laissé ses marques de mort sur la ville, alors que l'armée ukrainienne poursuit, un peu plus loin et à la suite de Lyman, son effort de reconquête.

«À un moment, sur la route menant à la ville, j'ai croisé ce qui semblait être les restes d'une attaque ukrainienne sur des soldats russes essayant de s'échapper dans un van civil, écrit Andrew E. Kramer. Les portes du van étaient ouvertes et des sacs de couchage, des manteaux militaires, des rations, des chaussures et d'autres objets s'étaient répandus sur la route. Proches, sur le côté, reposaient des mines antichars et les corps d'une demi-douzaine de soldats russes.»

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