L'autorité n'est pas un don naturel chez tous les chefs. Encore moins, semble-t-il, dans l'armée russe. Ainsi, alors que le président Vladimir Poutine vantait la «dynamique positive» de son «opération spéciale» en Ukraine –durant laquelle Moscou a pourtant perdu, selon les chiffres ukrainiens, plus de 115.000 hommes dont plus de 600 la seule journée du 14 janvier–, un soldat faisait la gaffe de sa vie (ou plutôt de sa mort) dans une base de la région de Belgorod.
Comme le rapporte Newsweek, qui base son récit sur celui des agences et médias d'État russes, trois hommes auraient trouvé la mort, seize autres auraient été blessés et huit seraient portés disparus après ce qui a été décrit comme le «mauvais maniement» d'une grenade.
Selon la chaîne Telegram Baza, un militaire se serait saisi de la petite bombe «pour gagner en autorité auprès de ses subordonnés». Pas de chance, le chef en question était aussi un imbécile et la grenade a sauté: en guise d'autorité, il a donc trouvé la mort et causé celle de ses camarades.
An ammunition explosion caused by the mishandling of a grenade in Russia's Belgorod region, on the border with Ukraine, killed three people and injured 15
— Luis (@2536luis) January 16, 2023
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La boulette
Pour couronner le tout, l'action s'est semble-t-il déroulée à proximité très immédiate d'un important stock de munitions. L'explosion aurait couvert une surface de 450 mètres carrés et les soldats du feu ont dû employer les grands moyens pour éteindre l'incendie qui a suivi.
L'affaire est, c'est entendu, une (triste) péripétie. Mais elle en dit long sur la difficulté, pour la Russie, de faire fonctionner une armée faite de bric et de broc, de soldats professionnels et de mobilisés à la formation aussi minimale que son équipement.
Il est, ces jours-ci, question d'une nouvelle et large mobilisation russe, qui pourrait concerner 500.000 hommes et passer par le report de l'âge légal limite pour être appelé sous les drapeaux. Ces hommes, il faudra néanmoins les former et les équiper pour qu'ils apportent une réelle force de frappe sur le front.
À moins que, comme à Bakhmout, à Soledar ou partout ailleurs, ils ne soient considérés comme de la chair à canon, un appât utilisé pour user les armées ukrainiennes et grignoter, vague de morts après vague de morts, quelques kilomètres de terrain.