Le fabricant de véhicules électriques canadien Daymak, déjà à l'origine du premier vélo électrique sans câble en 2011 ou d'une moto tout-terrain rechargeable à l'énergie solaire, relance aujourd'hui le vieux mythe du véhicule à trois roues à travers une campagne de financement participatif.
La voiture, dotée d'une autonomie de 300 à 480 km, est capable d'accélérer de 0 à 100 km en moins de 1,8 seconde, «ce qui en fait le trois-roues le plus rapide de la Terre», se vante le constructeur. Le prix de vente de ce «Spiritus» aux allures de coupé sport est prévu à 20.000 dollars (17.000 euros) et la production devrait démarrer en 2023 si tout se passe bien.
Coincé entre le vélo et la voiture classique, le trois-roues n'est pourtant pas une idée neuve: elle date même de... 1700, rappelle le site Quartz. De fait, la Benz Patent Motorwagen, considérée comme la première automobile de l'histoire, était un véhicule à trois roues. En 1910 s'est formé Morgan Motors, l'un des plus célèbres constructeurs de voitures à trois roues. Dans les années 1970, la Reliant Robin a connu un certain succès outre-Manche.
Mais le concept a rapidement fait pschitt. «Le trois-roues a tous les inconvénients d'une moto, et tous les inconvénients d'une voiture», raille le journaliste Jordan Golson dans Wired. Il procure notamment une très faible protection au conducteur et donne l'impression d'être assis dans un «pot de yaourt». Les premiers modèles étaient également très instables et se retournaient au moindre virage un peu serré. Aptera, qui avait lancé en 2006 une voiture à trois roues hybride au look futuriste, s'y est d'ailleurs cassé les dents et a dû mettre la clé sous la porte en 2011.
Trois roues et davantage d'avantages
Avec l'avènement de la micro-mobilité et la disparition progressive des petites citadines, pas assez rentables aux yeux des constructeurs (Renault vient par exemple d'annoncer l'abandon de sa célèbre Twingo), le trois-roues pourrait bien retrouver des couleurs.
Outre Daymak, nombre de constructeurs s'apprêtent à se lancer sur le créneau comme Electra Meccanica, Nobe ou Indigo. «Il existe un gros marché potentiel pour ces véhicules», assure à Quartz Sandy Munro, un ancien ingénieur de Ford qui dirige aujourd'hui son propre cabinet d'ingénierie. Et de citer ses nombreux avantages: faible coût de fabrication, efficacité imbattable (notamment grâce à une faible résistance à la traînée et au roulement) et, bien sûr, dimension plaisir. Les nouveaux designs, conçus avec un centre de gravité abaissé, ont par ailleurs permis d'améliorer la sécurité.
Même Aptera vient de se relancer en annonçant tapageusement en 2020 «la première voiture électrique solaire qui ne se recharge jamais».
En Inde, les trois-roues sont déjà les véhicules électriques les plus courants sur les routes, note Quartz. Reste à savoir si la mayonnaise va prendre chez nous.