Le nouveau phénomène du moment a enfin son petit nom: le «zumping». Si l'on s'aventurait à le franciser, cela donnerait quelque chose comme se faire «zarguer». On pourrait aussi parler de «zupture». Bref, vous avez sans doute saisi l'idée: se faire larguer sur Zoom est devenu quelque chose de courant.
am i the first person who's been dumped via zoom?
— Julia Moser (@juliamoserrrr) April 9, 2020
«Suis-je la première personne à se faire plaquer sur Zoom?»
Aux États-Unis, d'autres termes émergent en parallèle: «HousePumping» (quand on vous quitte sur HouseParty) ou «FaceTumped» (largué sur FaceTime). Le lexique était déjà prêt pour celles et ceux qui se faisaient briser le cœur sur Skype –problème bien connu des abonné·es aux relations à distance– ou, un peu plus à l'ancienne, via email ou SMS.
Si le phénomène n'a rien de vraiment nouveau, c'est la première fois qu'il est aussi visible. Avec le confinement, on vit parfois une relation comme à l'autre bout du monde… entre deux appartements qui se trouvent à seulement cinq minutes à pied.
Sexe, mensonges et Zoom
Si bien que l'on fait tout dans l'espace virtuel: on se marie sur Zoom (le zariage?), on se réunit pour le travail sur Zoom (des zéunions?), on fait des apéros entre amis sur Zoom (les zapéros?), on se fait licencier (on est zirés?) –on peut même, bien entendu, faire du zex.
Ces néologismes, qui sont autant d'effets collatéraux inattendus du confinement et de nos outils modernes de communication, prêtent à sourire. Leurs conséquences n'en sont pas moins réelles.
En Chine, le nombre de divorces post-confinement a explosé. Selon le Global Times, les cabinets d'avocat·es et les mairies ont été pris d'assaut, et le Daily Mail a rapporté 300 demandes de divorces à Dazhou, une ville de la province du Sichuan, entre le 24 février et le 13 mars –beaucoup plus que la moyenne habituelle à la même époque. Les avocat·es s'attendent à une tendance similaire, par exemple en Angleterre.
Dans un article de Wired, des psychologues et des experts du confinement donnent leurs conseils pour se protéger au mieux des troubles psychologiques qui pourraient survenir, anxiété et dépression notamment.
L'un d'eux, central, est de créer autant de structures et de prédictibilité que possible au quotidien avec «les parts de votre vie sur lesquelles vous avez le contrôle». Thomas Cudjoe, chercheur sur le lien social à l'université John Hopkins, recommande aussi se connecter au maximum avec les personnes qui pourraient être isolées –même si vous ne vous sentez pas trop seul·e. Via Zoom, par exemple...