Quiconque s'inquiète déjà à cause des vieilles antennes radio risque de ne pas apprécier le déploiement massif de la 5G. | Tony Stoddard via Unsplash
Quiconque s'inquiète déjà à cause des vieilles antennes radio risque de ne pas apprécier le déploiement massif de la 5G. | Tony Stoddard via Unsplash

Et si la 5G était nocive pour la santé?

C'est la question que pose Wired, avec quelques arguments pour le moins troublants.

C'est la next big thing, une révolution en devenir. Le réseau 5G approche et, nous promet-on, cela va bouleverser nos vies, nos consommations, notre gaming, nos routes, nos objets, notre médecine, notre réalité. Mais si la 5G changeait également nos corps et se mêlait autant de la vie de nos cellules que de celle de nos cellulaires?

C'est la question que pose Wired, par la voix de Susan Crawford, professeure de droit à Harvard et autrice d'une tribune sur la question. Nous pouvons en convenir: la publication n'est pas des plus technophobes. L'autrice du texte ne l'est a priori pas plus: Susan Crawdford explique ainsi manquer de patience face à celles et ceux qui, depuis des années, pointent les effets sur la santé des communications sans fil, l'image de «têtes enveloppées dans du papier alumumium» lui venant même à l'esprit quand elle pense à ces sceptiques.

Et pourtant. Susan Crawford n'est pas de ces «têtes d'aluminium». Mais apprenant que des milliers de scientifiques avaient lancé une pétition pour réclamer un moratoire sur le déploiement du prochain grand réseau de télécommunication, l'Américaine se pose quelques questions –avec des arguments qui méritent d'être examinés.

Crawford fait un parallèle, peut-être osé, avec la question du réchauffement climatique: des scientifiques essaient sans grand succès d'alarmer le monde depuis des décennies quant à la catastrophe en cours, mais se confrontent à de nombreuses réactions typiques de la pensée magique, qui pense que tout se réglera un jour par la technologie, pensée que les industriels et leurs lobbies ont contribué à alimenter.

Un protocole faussé

Elle note que la Commission européenne et la Federal Communications Commission (FCC) aux États-Unis se sont toutes deux opposées à une quelconque pause dans le déploiement de la 5G pour juger, préalablement, des effets éventuels de la technologie sur la santé humaine.

Elle note également que le protocole standard utilisé par la FCC pour déterminer l'impact des radiations électromagnétiques (les ondes de nos téléphones et des cellules qui les alimentent, donc) se fonde sur une «exposition moyenne» et, surtout, sur le fait que lesdites radiations chauffent ou non les tissus humains. Ce protocole, défini en 1996, s'appuie sur les recherches vieilles de trente ans d'un groupe allemand privé, l'International Commission on Non-Ionizing Radiation Protection (Icnirp), qui ne relève d'aucun pouvoir public.

Double problème. Certaines et certains chercheurs notent que la chaleur est loin d'être la seule capable d'interférer avec le fonctionnement normal des cellules humaines. Et cette «exposition moyenne» ne prend pas en compte des «pics» de radiations potentiellement dangereux pour les corps humains, pas plus que leurs effets sur un temps plus longs.

Des scientifiques s'inquiètent donc d'éventuels effets sur la peau ou les yeux des ondes émises par les cellules 5G, qui seront plus proches de nous que ne le sont les antennes 4G. D'autres évoquent la question des mutations cellulaires, autrement dit du cancer, ou encore des effets destructeurs sur la stérilité voire sur la santé mentale.

Téléphone à micro-ondes

Susan Crawford prend un exemple qui étonne à la fois la fois qu'il inquiète: l'armée américaine a mis au point une arme non létale destinée à contrôler les foules en se servant des ondes très courtes sur laquelle la technologie 5G est fondée. «Les glandes sudoripares juste en dessous de la peau servent d'antenne en réponse aux ondes courtes à très hautes fréquences qu'utilisera la 5G», explique-t-elle.

Il y a, certes, peu de risques que votre téléphone se transforme en un brûlant rayon laser une fois mis en circulation, et Susan Crawford émet des doutes que l'on peut probablement considérer comme extrêmes. Ses questions semblent néanmoins légitimes. Et le fait que les autorités légales des pays concernés, pris dans une course au progrès que les intérêts financiers et industriels rendent inarrêtable, mérite sans doute d'être analysé de près.

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