Une manifestante arbore un drapeau QAnon à Keystone aux États-Unis, le 1er juillet 2020. | Scott Olson / AFP

Une manifestante arbore un drapeau QAnon à Keystone aux États-Unis, le 1er juillet 2020. | Scott Olson / AFP

Des algorithmes d'analyse de texte semblent confirmer l'identité de Qanon

Quand le langage trahit le secret.

Paul Furber et Ron Watkins ne sont pas des noms connus du grand public. Si les deux hommes nient toujours leur implication, un nombre croissant de preuves montrent qu'ils se cachaient probablement derrière le pseudo Q, une entité qui a convaincu des millions de personnes qu'elle était un haut gradé travaillant avec Donald Trump afin de déjouer un immense complot pédophile.

Paul Furber était l'une des premières personnes à faire la promotion de Q sur internet, et Ron Watkins l'administrateur du forum sur lequel postait le pseudo-militaire.

Les dernières données qui viennent de s'ajouter au faisceau de preuves qui mènent vers les deux hommes proviennent d'une méthode appelée stylométrie.

Cette technique consiste à repérer des motifs réguliers dans l'écriture d'une personne afin de pouvoir les identifier ailleurs. Une start-up suisse et deux chercheurs français ont ainsi identifié de grandes similarités (entre 93 et 99%) entre la prose alambiquée des déclarations de Q et les publications des deux hommes sur les réseaux sociaux.

Unabomber

L'identification d'un auteur par comparaison de texte est une technique parfois utilisée par la police. Le cas le plus célèbre est l'arrestation de Ted Kaczynski, un terroriste anti-technologie surnommé Unabomber. Le FBI l'avait identifié en comparant un manuscrit envoyé aux médias et des écrits de jeunesse.

Dans le cas de Qanon, plutôt que de tout analyser à la main, les publications ont été passées au peigne fin par des algorithmes, programmés pour repérer des séquences de caractères et des «patterns» d'écriture qui ne sont pas forcément évidents pour le lecteur, puis déterminer un pourcentage de similarités avec les textes comparés.

Ici, plus de 100.000 mots écrits par Q ont été comparés à des blocs de 12.000 mots minimum rédigés par treize autres personnes. La prose de Furber et Watkins semble en effet correspondre.

Mieux, l'analyse des élucubrations de Q semble suivre le calendrier établi par plusieurs enquêtes journalistiques quant au contrôle du compte Qanon.

Au départ, explique au New York Times Florian Cafiero, l'un des chercheurs français, la majorité des posts semble signée par Furber, le premier partisan de Q. Puis les motifs d'écriture de Ron Watkins commencent à correspondre de plus en plus. Les deux hommes sont suspectés d'avoir collaboré pendant quelques mois en 2017.

Début 2018, alors qu'ils commencent à devenir très populaires, les messages de Q ne sont plus postés sur le site 4chan mais sur 8chan (désormais 8kun), un forum dirigé par Ron Watkins et possédé par son père.

À cette période, tout en niant être derrière le pseudo, Furber commençait à se plaindre du fait que le compte de Q ait été «détourné». Or, pile à ce moment-là, les deux études indiquent que le style de Q ne correspond plus qu'à celui de Ron Watkins.

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