C'était dans l'air depuis quelques années, c'est désormais sur le point d'arriver: Apple aurait annoncé son intention d'équiper ses ordinateurs Mac avec ses propres processeurs à architecture ARM, conçus en interne, en lieu et place des puces Intel et x86 utilisées actuellement.
Cette transition majeure devrait être annoncée lors de son salon annuel des développeurs, la WWDC 2020, qui débutera en ligne la semaine du 22 juin, rapporte Bloomberg. Un tel changement constitue un défi important pour le constructeur américain qui, s'il le relève, pourrait en tirer de multiples bénéfices.
D'un côté, en utilisant ses propres processeurs, Apple aurait désormais la mainmise sur son calendrier. Plus besoin d'attendre qu'Intel, dont les puces équipent les Mac depuis 2006, développe un nouveau processeur pour construire ses ordinateurs.
En 2019 déjà, Apple s'est émancipé d'Intel en mettant la main sur leur activité 5G, ce qui lui permet de construire quand bon lui semble ses propres modems. La marque à la pomme peut désormais sortir ce qu'elle veut, quand elle veut –une stratégie d'indépendance par l'intégration verticale chère à Tim Cook.
De l'autre, si les performances de ses puces basées sur les architectures ARM sont au rendez-vous, Apple pourrait se démarquer de ses concurrents qui utilisent celles d'Intel, comme HP, Dell, Samsung et Microsoft, explique CNBC.
L'intégration aux Mac de ces nouvelles puces auraient déjà montré de beaux résultats: elles consommeraient notamment moins d'énergie et amélioreraient les performances graphiques des ordinateurs.
Des puces à l'architecture différente
Le géant américain semble bien armé pour faire face à une telle transition, Apple ayant déjà utilisé avec succès ses propres puces ARM sur iPhones et les iPads. Cette expérience ne la préserve pas pour autant d'éventuels problèmes majeurs.
L'un des risques est de reproduire ce que Microsoft a fait avec le Surface Pro X, équipé d'une puce ARM co-conçue avec Qualcomm: malgré des promesses techniques alléchantes sur le papier, l'adaptation logicielle de la machine semble avoir peiné à convaincre certains observateurs.
Reste également le problème des applications. Comment celles conçues pour des Mac tournant sur des processeurs Intel fonctionneront-elles sur de nouveaux modèles aux puces à l'architecture différente?
Microsoft s'est partiellement pris les pieds dans le tapis et Apple pourrait en faire autant, prévient The Verge. Cependant, note Zdnet, l'expérience qu'ont acquise les développeurs tiers avec les iPhones et l'iPad pourrait simplifier la migration.
Pour l'instant, aucune date de sortie des premiers Mac avec des puces Apple n'a été annoncée, mais il faudra sûrement patienter jusqu'en 2021.