Une «nouvelle ère pour l'informatique» du côté de Numérama, un «triomphe» pour The Verge. Le dithyrambe chanté pour la nouvelle gamme d'ordinateurs portables d'Apple, animés par sa puce maison M1, est unanime, et la marque semble avoir frappé suffisamment fort pour bouleverser le marché dans son ensemble.
Le pari était pourtant osé pour la firme de Cupertino, dont les ordinateurs ont repris une importance notable dans ses résultats financiers, alors que les ventes d'iPhone, sa planche à billets de la dernière décennie, semblent fléchir.
En mettant de côté Intel et le x86 pour intégrer à ses machines sa propre puce, nommée M1, d'architecture ARM et dérivée des processeurs utilisés sur les iPhone et iPad, Apple pénétrait une terra incognita où les dangers étaient nombreux.
Les premiers benchmarks du processeur M1 rassuraient pourtant: il était capable de mettre à l'amende les plus puissantes des puces de la concurrence. Mais ce sont les tests en conditions réelles du MacBook Air et du MacBook Pro qui enfoncent le clou.
«Une claque technologique qui promet de faire des vagues sur le marché de l'informatique grand public et professionnelle», décrit ainsi Julien Cadot dans Numérama quant au MacBook Pro. Le constat est similaire dans The Verge pour le MacBook Air, décrit par Dieter Bohn comme le «triomphe» d'Apple: les attentes étaient élevées, le résultat est plus impressionnant encore.
Harder, better, faster
Les machines tournent comme des horloges, mieux que la plupart des PC. La petite magie logicielle d'Apple qui permet, en attendant la multiplication d'applications nativement codées pour l'architecture ARM, de ne pas se soucier d'éventuels problèmes de compatibilité, semble fonctionner sans grand souci.
Parce que la M1 a été conçue pour des appareils mobiles nécessitant des puces performantes mais peu énergivores et chauffant peu, le MacBook Pro est doté d'un ventilateur qui ne se met que rarement en marche, quand le MacBook Air n'en a lui nullement besoin; dans les deux cas, les ordinateurs sont décrits comme parfaitement silencieux.
«J'ai poussé cet ordinateur et le nouveau processeur Apple dans ses retranchements, et j'ai découvert que ces limites dépassaient mes attentes dans presque tous les domaines», écrit le journaliste de The Verge à propos du MacBook Air.
L'autre point marquant semble être l'autonomie incroyable des machines, plus proche de celle d'une tablette ou d'un téléphone que de celle d'un ordinateur portable classique: il est question de 20 heures pour le MacBook Pro, quand Engadget a atteint plus de 16 heures en utilisation continue pour le MacBook Air.
Mais le coup le plus fort porté par Apple à la concurrence tient au prix de ses machines, en particulier celui du MacBook Pro. Le modèle d'entrée de gamme du navire amiral portable de la marque coûte 1.449 euros, quand sa version précédente, équipée d'un processeur Intel, était vendue à plus de 2.000 euros.
Autrefois critiquée pour sa tarification pour le moins luxueuse, la marque lance ainsi un ordinateur puissant à un tarif extrêmement concurrentiel, qui gagnera encore en vélocité dans les mois qui viennent, quand l'offre logicielle dédiée à son architecture suivra.
Elle prouve au passage au monde entier que son entrée sur le marché des processeurs pour ordinateurs n'est pas qu'une lubie: totalement bouleversé par ce blitz majeur, le marché n'a qu'à bien se tenir, et de nombreux concurrents risquent d'y laisser des plumes, sinon la vie.