Les canons lasers et autres blasters ne sont plus de l'ordre de la science-fiction, ou presque. Vieux rêve de militaires et de fans de Star Wars, les armes à énergies dirigées sont un sujet de recherche bel et bien concret depuis les années 1960.
En une cinquantaine d'années, des progrès considérables ont été effectués en la matière et l'on retrouve différents types d'armes émettant de l'énergie vers une cible sans utiliser de projectiles. Elles utilisent généralement un faisceau d'ondes magnétiques se propageant à la vitesse de la lumière, comme les armes lasers à haute énergie (HEL).
Par exemple, le premier canon laser (LaWs) a été dévoilé par l'US Navy en 2014 pour équiper l'USS Ponce, un navire de guerre américain. En France, nous apprenions même, en juin de l'année dernière, que l'Office national d'études et de recherches aérospatiales (Onera) et le ministère des Armées menaient des essais sur une arme laser antisatellite.
Bien qu'en grande majorité à des stades expérimentaux, les armes lasers se développent aussi bien sur Terre, sur mer que dans les airs. Mais quid d'un laser capable d'être utilisé sous la mer, par des sous-marins?
Conditions d'impossibilité
Impossible, semble-t-il, de mettre au point une telle technologie. Pour une raison simple: les lois de la physique. Les armes lasers, en deux mots, ne peuvent pas fonctionner dans les conditions sous-marines, car l'énergie s'éparpille et les faisceaux sont absorbés par les eaux presque immédiatement.
Des documents publics exhumés par le site Popular Mechanics révèlent pourtant que, depuis 2011 au moins, l'US Navy a concocté un plan pour équiper ses sous-marins nucléaires Virginia d'armes lasers.
Selon le média américain, croisant les informations obtenues avec l'avis de plusieurs experts, l'arme laser de ces sous-marins pourraient être attachée à ses mâts photoniques. Ces mâts –la partie émergée du navire pendant que son corps est sous l'eau– remplacent les périscopes traditionnels par des dispositifs électroniques fonctionnant comme une caméra numérique, permettant d'envoyer les plans filmés au poste de pilotage.
Les futurs lasers des Virginia ne seraient donc pas exactement dans l'eau, ce qui fait sens. Quelle serait leur utilisation? Ils pourraient, par exemple, abattre des drones ou neutraliser des missiles venus de petits vaisseaux. Le choix des Virginia n'est pas anodin: une telle arme demande une incroyable quantité d'énergie pour fonctionner et la crème des sous-marin nucléaire serait un hôte parfait pour accueillir une HEL. Des documents de l'U.S. Naval Postgraduate School analysaient cette possibilité dès 2015.