Comme nombre d'autres nations fortement militarisées du monde, les États-Unis, la Russie, la Chine ou l'Inde notamment, la France est peut-être sur le point de tester le missile hypersonique dont elle compte équiper ses armées et forces de dissuasion.
Début 2019, la ministre des Armées Florence Parly annonçait le lancement d'un programme de recherche pour une telle arme, projectile capable de voler à une vitesse suffisamment grande (on parle de 30.000 km/h pour l'Avangard russe) pour être virtuellement impossible à intercepter.
La conception de la chose, nommée comme un imbattable Pokémon V-Max (pour Véhicule Manoeuvrant Expérimental), a été confiée à ArianeGroup. Dans Les Échos, le patron de la Direction générale de l'armement (DGA) détaillait les contours du projet.
«La DGA a notifié un contrat d'études à ArianeGroup, qui s'appuiera sur les recherches de l'Onera, pour réaliser un prototype de planeur hypersonique à l'horizon de 2021. Envoyé par une fusée-sonde, le planeur non propulsé doit rebondir sur les couches de l'atmosphère à une vitesse supérieure à Mach 5», expliquait-il alors.
Super, super, super rapide
2021: nous y sommes. Et certains sites comme Opex360 ou The Drive rapportent que des avertissements de navigation émis par l'armée française pourraient annoncer le premier envol du V-Max.
Comme l'a noté Marco Langbroek sur Twitter, la position de certaines de ces zones rouges, où les marins sont prévenus de possibles chutes de projectiles, peuvent évoquer le lancement d'un missile balistique classique, depuis les mers, comme l'a fait avec un succès notable Le Triomphant en 2020. Il s'agirait alors peut-être du M51.3, nouvelle itération d'un missile mer-sol balistique stratégique (MSBS) déjà connu.
1/2
— Dr Marco Langbroek 💉 #Vaccinate (@Marco_Langbroek) April 25, 2021
Navigational Warnings suggest that France will be test-firing an #ICBM from DGA Essais de Missiles near Biscarosse towards Bermuda between Apr 28-May 21.
Target area does not fit a simple ballistic trajectory@nukestrat @ArmsControlWonk @mhanham @planet4589 @wslafoy #missile pic.twitter.com/gkthc6tVwV
Mais les observateurs, comme Opex360 et The Drive, notent également que la zone la plus à l'est correspond peu ou prou au prolongement du site de test de la DGA, situé lui à terre, dans les Landes. Surtout, l'emplacement de la dernière de ces zones, dans les Bermudes, semble s'éloigner de la trajectoire possible d'un projectile balistique.
Tout ceci semble donc annoncer un test différent de celui du Triomphant en 2020, et qu'une sous-munition pourrait être lancée par une fusée traditionnelle: on en revient donc à la description du V-Max faite par Joël Barre dès 2019. Les alertes émises par l'armée française sont entrées en vigueur pour trois semaines le 27 avril: le mystère pourrait vite s'éclaircir.