Mercredi 15 avril, la Russie aurait effectué un nouveau test de missile ASAT (antisatellite) destiné à détruire un satellite en orbite, selon les États-Unis. Il s'agirait de son dixième essai.
«Le test [antisatellite] de la Russie démontre que les menaces contre les systèmes spatiaux américains et alliés sont réelles, sérieuses et croissantes», a déclaré le général américain John Raymond, commandant de l'United Space Command (Usspacecom) et chef des opérations spatiales de l'US Space Force, dans un communiqué.
Selon la fondation Secure World, la Russie expérimente ce système de missiles ASAT, baptisé A-235 PL-19 Nudol, depuis 2014. Il s'agit d'un véhicule terrestre équipé d'un lanceur et d'un missile ballistique. Le test précédent aurait eu lieu le 15 novembre dernier.
D'après le spécialiste Michael Thompson, il est possible que la Russie ait visé un de ses vieux satellites, Cosmos 1356. Dans ce cas, le missile n'a pas atteint sa cible, puisqu'aucun débris n'a été détecté. Selon Secure World, Moscou a toujours échoué à atteindre une cible mouvante lors de ces tests.
Démonstration de force
Ce type d'essai est une démonstration de force pour un État, mais engendre la réprobation internationale. D'abord parce que c'est une menace voilée à l'égard des autres puissances.
Ensuite car la destruction d'un satellite génère des centaines, voire des milliers de débris qui peuvent rester en orbite des années et provoquer de graves accidents.
En mars 2019, l'Inde s'est mis à dos beaucoup de monde en détruisant un de ses propres satellites lors de la Mission Shakti. Des mois après, de nombreux débris gravitaient toujours en orbite.
La Chine et les États-Unis ne sont pas en reste. En 2007, Pékin a pulvérisé l'un de ses satellites météo, créant plus de 3.000 débris dont certains sont restés dans l'espace pendant des années.
En 2008, Washington a détruit un satellite espion du National Reconnaissance Office lors de l'opération Burnt Frost. Les États-Unis ont justifié leur décision par la présence d'un carburant toxique, l'hydrazine, qui se serait répandu dans la nature en cas de crash sur la Terre.
On avait quelque peu oublié que l'espace était aussi un lieu d'affrontement entre puissances. Il y a quelques mois, la Russie était déjà soupçonnée d'utiliser l'un de ses satellites pour espionner... un satellite espion américain.