Si vous planifiez votre vie avec un peu d'avance et comptiez organiser un événement grandiose pour la Saint-Valentin de l'année 2046, sachez que l'univers a déjà prévu un «petit» quelque chose. Selon les prévisions de la NASA, reprises par Motherboard, un astéroïde de la taille approximative d'une piscine olympique pourrait heurter notre planète le 14 février de cette (pas si) lointaine année.
Notez le conditionnel: selon les calculs actuels de l'agence spatiale américaine, les chances de rencontre entre cet indésirable caillou et le plancher de nos vaches sont de 1 sur 625. Cela semble peu, mais pour les astronomes, c'est déjà beaucoup. Le risque n'est absolument pas négligeable.
Ceci dit, les données peuvent encore changer –pas forcément pour le meilleur. «Nous avons commencé à suivre un astéroïde nommé 2023 DW, qui a une toute petite chance d'entrer en collision avec la Terre en 2046», a ainsi écrit le bureau de coordination de la défense planétaire de la NASA dont le but est, comme son nom l'indique, de protéger (si possible) la Terre de tels intrus célestes.
«Souvent, quand de nouveaux objets [célestes] sont découverts, il faut plusieurs semaines de données pour réduire les incertitudes et prévoir de manière plus précise leur orbite pour les années à suivre», est-il encore précisé.
We've been tracking a new asteroid named 2023 DW that has a very small chance of impacting Earth in 2046. Often when new objects are first discovered, it takes several weeks of data to reduce the uncertainties and adequately predict their orbits years into the future. (1/2) pic.twitter.com/SaLC0AUSdP
— NASA Asteroid Watch (@AsteroidWatch) March 7, 2023
Saint-Valenboum
Motherboard se veut rassurant: le site explique que 2023 DW fait environ 50 mètres de diamètre, ce qui est bien heureusement loin de la taille de l'astéroïde assassin ayant, il y a quelque temps déjà, transformé l'ensemble des dinosaures et la quasi totalité des espèces vivantes en steaks hachés trop cuits.
Cinquante mètres, c'est néanmoins le triple du diamètre de la météorite venue s'écraser en Sibérie occidentale en février 2013, connue sous le nom de «superbolide de Tcheliabinsk». Celle-ci avait provoqué de grosses frayeurs et de gros dégâts, mais s'était plus ou moins écrasée dans la pampa russe. Un météore trois fois plus gros venant frapper une zone densément peuplée sèmerait le chaos et causerait sans doute énormément de morts.
La zone d'impact, c'est précisément ce sur quoi travaille Piero Sicoli, astronome à l'Observatoire astronomique de Sormano, au nord de Milan. Le scientifique s'est risqué à de premiers calculs, tout en précisant qu'ils étaient temporaires et risquaient de changer du tout au tout avec l'évolution des connaissances sur 2023 DW.
#2023DW. With just 3 days of arc, I found about 1 in 400 chance of impact on Feb. 14, 2046 (JPL 1/770). Surely this possibility will soon be ruled out, however, as an exercise, I calculated where the asteroid might fall if this possibility occurred. pic.twitter.com/ldlSYJMvMz
— PS (@Piero_Sicoli) March 2, 2023
Selon lui, et comme vous pouvez le voir dans son tweet ci-dessus, la zone de chute estimée englobe certes de vides immensités de l'océan Pacifique, mais mord tout de même nettement sur des îles très peuplées de l'Asie du Sud-Est et zèbre de sa menace l'ensemble des États-Unis.
«Grâce à la puissance de calcul des ordinateurs, il est désormais possible de passer en revue des dizaines de milliers de clones d'orbites et ainsi d'estimer ce qui pourrait conduire à un impact», a commenté l'astronome italien, repris par Motherboard. «J'ai par exemple calculé près de 65.000 orbites différentes pour 2023 DW et seules 150 d'entre elles indiquaient un impact.»
Cela signifie qu'il y a 99,77% de chances que le bolide nous laisse célébrer tranquillement notre Saint-Valentin 2046. Ou, si vous êtes plutôt du genre pessimiste, que 0,23% de risque d'impact, c'est suffisamment significatif pour commencer à creuser un abri et stocker riz et eau potable.
À moins que la NASA ne sorte le grand jeu. L'agence spatiale américaine a récemment annoncé le succès de sa mission DART, destinée à tester la possibilité de dévier la trajectoire d'un astéroïde en projetant sur lui, à très grande vitesse, un vaisseau construit par l'humain. Percuté fin septembre 2022, Dimorphos a perdu dans la collision une masse estimée à un million de kilogrammes et sa trajectoire a été déviée. Une arme inédite de l'humanité contre tout autre meurtrier céleste du même type.