Mi-octobre 2021, la start-up américaine Our Next Energy (ONE) annonçait une levée de fonds de 25 millions de dollars pour développer ses solutions de batteries automobiles. Il y avait du joli monde parmi les généreux financiers de la jeune pousse, notamment Bill Gates, via le fonds Breakthrough Energy Ventures qu'il a créé, ou l'incubateur BMW i Ventures.
Profitant des lumières du Consumer Electronics Show, la firme fondée par Mujeeb Ijaz a annoncé du concret: à en croire une récente communication, Our Next Energy aurait réussi à faire rouler plus de 1.200 kilomètres à une Tesla Model S en une seule charge, et ce grâce à l'installation de la batterie de sa conception baptisée Gemini.
752 miles, soit 1.200 kilomètres: c'est une distance colossale. C'est près du double de la plus capable des Model S de Tesla, bien mieux que les 770 kilomètres récemment annoncés avec fracas par Mercedes pour sa très remarquée EQS, mieux aussi que les 1.000 kilomètres promis par le constructeur allemand pour son élégant concept EQXX.
Selon ONE, les 752 miles ont été parcourus à une vitesse moyenne de 80 kilomètres par heure et sont attestés par un observateur extérieur armé d'un dynamomètre. Les spécifications de la Model S n'auraient pas été bouleversées par l'installation de la batterie Gemini.
Grande promesses, réalités floues
Interrogée par Electrek, Our Next Energy a donné des détails supplémentaires, maigres et plutôt confus, sur cette unité particulière à double chimie, marketée comme un «extenseur d'autonomie».
«La batterie Gemini a une densité énergétique de 416 Wh/L [comparée aux 245 Wh/L du pack originel] et utilise une cathode en nickel-cobalt-manganèse et une anode en graphite. Le pack ajoute 331 kilos au poids d'origine de la batterie [et du véhicule], tout en ajoutant 99.8 kWh d'énergie.»
Dans ses communications, Our Next Energy affirme donc disposer de l'arme fatale contre la «range anxiety», une angoisse de l'autonomie constituant l'un des freins à l'adoption généralisée des véhicules électriques, également liée au manque actuel d'infrastructures et aux complexités de la recharge routière.
La start-up affirme également travailler à une structure et une chimie différentes et plus durables, «une anode sans graphène et une cathode sans nickel ni cobalt».
Tout ceci est donc extrêmement prometteur, mais cela pourrait, comme le note justement Electrek, ne rester qu'une promesse: si la performance présentée est louable, les détails restent rares et ONE doit encore faire la preuve de l'efficacité réelle et économique, pour le quidam automobile, de la solution qu'elle présente comme révolutionnaire.