Aujourd'hui, il faut en moyenne 7 heures pour charger complètement une voiture électrique –un chiffre qui dépend de la taille de la batterie, du point d'accès, du chargeur, etc.
Ce laps de temps peut décourager les automobilistes de rouler sur de longues distances, si tant est qu'un chargeur soit accessible à proximité. Il existe des véhicules rechargeables en 30 minutes à une heure, mais ils demeurent encore très coûteux.
Les questions de batteries comme d'infrastructures sont au cœur des réflexions des constructeurs. De la solidité des solutions imaginées dépend la démocratisation des voitures électriques, et à plus long terme la concrétisation du fantasme de la voiture autonome.
Énergie en mouvement
L'une des options explorées par l'industrie consiste à charger les voitures pendant qu'elles sont en train de rouler, grâce aux routes.
ElectReon, une start-up israélienne spécialisée dans les wireless electric roads (ERS), va prochainement déployer 600 mètres de bobines en cuivre sur un tronçon de 2 kilomètres à Tel-Aviv. Grâce à l'électricité du réseau de la ville, les bobines pourront transmettre en permanence l'énergie, via un récepteur sans fil fixé au plancher du véhicule.
Le dispositif servira d'abord aux transports publics, puisque la technologie d'ElectReon requiert d'installer un équipement spécifique pour le moment non inclus dans les voitures électriques. L'entreprise prévoit de réaliser des premiers tests en août avec un bus électrique.
En février dernier, la start-up avait déjà réussi à faire circuler un camion électrique de 40 tonnes sur une route de l'île de Gotland, en Suède, grâce à son système de charge dynamique. L'essai s'était également avéré concluant avec une Renault Zoe, dans la localité israélienne de Beit Yanai, en septembre 2019.
Rails et e-autoroute
À Gotland, ElectReon compte expérimenter un bus-navette entre l'aéroport et la ville de Visby dès septembre, cette fois avec 1,6 kilomètre de bobines sur 4,1 kilomètres d'asphalte. Des discussions sont également en cours avec la ville de Karlsruhe en Allemagne.
La petite entreprise israélienne n'est toutefois pas la seule à vouloir électrifier les routes. La Suède dispose déjà d'une voie, entre l'aéroport d'Arlanda et Stockholm, équipée de rails permettant de recharger les camions électriques.
Siemens propose de son côté une «e-autoroute», qui suppose de fixer des câbles en hauteur auxquels les camions hybrides peuvent s'attacher, comme les tramways ou les bus électriques en ville. L'entreprise a déjà mis en place son système sur une autobahn proche de Francfort, en Suède ou en Californie, et compte désormais investir la Corée du Sud.