D'ici 2035, et malgré une ultime tentative de l'Allemagne de faire échapper les «carburants renouvelables» à la règle pourtant déjà décidée, les véhicules thermiques neufs devraient être interdits à la vente dans l'Union européenne (UE). En clair, cela signifie que les constructeurs automobiles ne pourront plus commercialiser que des voitures (neuves) électriques.
Cela représente une excellente nouvelle pour l'environnement, mais moins pour l'industrie automobile européenne, en particulier les fabricants de véhicules électriques grand public, comme Stellantis et Volkswagen.
«L'UE va dévaster au passage sa propre industrie automobile et céder une grande part de son marché intérieur aux entreprises chinoises et américaines comme Tesla. Pékin possède une énorme avance dans la fabrication de voitures électriques, en raison de sa maîtrise de la technologie des batteries et de ses solides chaînes d'approvisionnement pour les matériaux exotiques et cruciaux», explique Forbes.
Geely, SAIC, BYD (et Tesla)
Par conséquent, les véhicules made in China sont beaucoup plus compétitifs. Pour avoir l'équivalent d'une voiture électrique chinoise à 27.000 euros, mais fabriquée par un constructeur européen, il faut généralement débourser le double du prix.
Lueur d'espoir toutefois: les voitures électriques plus haut de gamme de Mercedes, BMW, Audi (Volkswagen) et Porsche devraient moins souffrir de la concurrence, en tout cas dans un premier temps.
«Nous nous attendons à ce que les modèles Polestar [du groupe chinois Geely, ndlr], MG de SAIC et ceux de BYD dominent les ventes de véhicules chinois en 2023 en Europe occidentale, les trois représentant plus de 80% des volumes vendus en Chine», analyse le cabinet allemand Schmidt Automotive Research.
Signe des temps, BYD vient d'ailleurs d'annoncer des investissements colossaux pour accélérer sa conquête commerciale des marchés internationaux. Face à cette menace, l'Europe réfléchit à taxer davantage les voitures électriques chinoises à l'importation. L'UE cherche aussi à sécuriser ses filières d'approvisionnement en matériaux critiques et à relocaliser la production, afin de pouvoir fabriquer localement sans être trop dépendante de l'étranger.