Un jour peut-être votre matière grise accueillera le N1, un microprocesseur miniaturisé à l'extrême. | Capture d'écran Youtube
Un jour peut-être votre matière grise accueillera le N1, un microprocesseur miniaturisé à l'extrême. | Capture d'écran Youtube

Avec Neuralink, Elon Musk veut faire de votre cerveau un ordinateur

Les très discrets implants de la start-up américaine pourraient révolutionner bien des vies.

Les gesticulations colorées d'Elon Musk squattent quasi quotidiennement les médias, le cofondateur de PayPal. Le patron de SpaceX, de Tesla ou de The Boring Company a pourtant réussi ces dernières années à faire davantage profil bas sur l'un des plus secrets de ses projets, Neuralink.

Si le milliardaire américain avait expliqué que la start-up, fondée il y a trois ans déjà, planchait sur l'invention d'une interface cerveau-machine, les révélations plus concrètes sur ses avancements avaient jusqu'ici été tues. Au printemps, pourtant, le CEO de Tesla avait excité quelques curiosités en annonçant –laconiquement– qu'une partie du voile se lèverait bientôt.

Un robot dans le cerveau

C'est à l'occasion d'une conférence en direct, tenue le 16 juillet, que l'entreprise basée à San Francisco a fait part de ses recherches. Comme le rapporte le Financial Times, Elon Musk a précisé le but ultime de Neuralink: «Créer une sorte de symbiose entre le cerveau humain et l'intelligence artificielle», seul moyen selon ce sceptique notoire de ne pas se laisser dépasser par les machines.

Neuralink a déjà développé un microprocesseur miniaturisé à l'extrême: le N1. La start-up compte l'implanter dans les cerveaux, l'objet étant connecté à un récepteur placé derrière l'oreille. Neuralink affirme également pouvoir implanter dans les mêmes ciboulots des centaines de fils, plus fins que des cheveux, permettant d'activer certaines zones neuronales.

Promesses et patience

Les promesses sont immenses. «Nous sommes tout petits face à notre incapacité à traiter certains désordres neurologiques», a expliqué Matthew MacDougall, le neurochirurgien en chef de Neuralink. «Nous avons le potentiel, pour la première fois dans l'histoire, de régler certains de ces problèmes.»

Il est également question d'offrir la vue aux non-voyant·es, de régler des problèmes moteurs ou de permettre de communiquer par la pensée par l'intermédiaire d'un smartphone.

Si pour l'instant Neuralink met l'accent sur ces visées thérapeutiques, son objectif à terme est de rendre la technologie la moins évasive possible pour l'élargir à toutes les personnes qui accepteront de l'intégrer dans leur matière grise. La vision science-fictionelle d'une humanité augmentée et fusionnant avec la machine deviendrait alors peut-être une réalité, et ses possibilités semblent infinies.

L'entreprise admet néanmoins être encore loin du compte, tant en termes de recherche que d'autorisation légale. La Food and Drug Administration américaine (FDA), qui doit donner son accord pour l'utilisation de telles techniques, n'a pas encore été approchée. «Nous ne vivons pas dans l'illusion que nous pourrons réaliser seuls toute la recherche scientifique nécessaire», a expliqué Max Hodak, président d'une société comptant une centaine d'employé·es de très haut niveau.

Peut-être que Neuralink pourra compter sur la dynamique qui entoure déjà ce domaine prometteur: une myriade d'autres start-ups ou firmes, telles que Facebook, Kernel ou CTRL-labs –soutenue par Amazon et Google– ou encore NextMind, travaillent sur des recherches et solutions équivalentes.

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