Demandez à Airbus: de «simples» problèmes de peinture peuvent se transformer en de coûteux cauchemars. Ainsi des A350 du constructeur européen acquis par Qatar Airways, dont les défauts ont provoqué un séisme commercial entre les deux parties, avec un procès à la clé et des milliards envolés.
Selon Qatar Airways, il ne s'agit pas uniquement de coquetterie et d'un problème purement esthétique: la compagnie argue que ces défauts de peinture pourraient faire décroître la résistance des appareils concernés aux impacts de foudre.
Les États-Unis ne sont pas exempts de ces écueils, qu'Airbus met sur le compte de l'interaction entre le carbone et la peinture qui le recouvre, expliquant que cela ne peut être à la source d'aucun danger.
Perclus de défauts mettant Boeing en grande difficulté, les ailes du 787 Dreamliner, supposé fleuron de la firme de Seattle, semblent également connaître quelques problèmes de revêtement. Jusqu'ici, Boeing a utilisé une technique aussi vieille que la mécanique pour parer au plus urgent: recouvrir les défauts de simple ruban adhésif.
M. Bricolage
Problème: pour les passagers et passagères, ces rafistolages a priori plutôt anodins ne font pas très sérieux, et les photos étonnantes qui fleurissent sur les réseaux sociaux n'aideront sans doute pas le constructeur à rassurer quant à son récent et désastreux passif sécuritaire.
If this sticky tape is good enough to hold a @qantas @Boeing 787-9 Dreamliner together, it might be handy to have a roll or two in the toolbox for #harvest22 ??
— Ben White (@1800weevil) October 30, 2022
Flying to Melbourne for a week of @KondininGroup Ute testing with @MarkSaundeye and @DrJewmelon #hiluxvsranger pic.twitter.com/DaSilvxJcW
A photo of a Boeing 787's wing covered in what appears to be duct tape became viral https://t.co/kZUaVH9gUG
— FLee (@flee_MWings) October 6, 2022
Alors, pour assurer ses arrières et rassurer ses clients comme leur clientèle, Boeing demande à la Federal Aviation Administration (FAA), le régulateur américain, d'intervenir pour pérenniser quelque peu le temporaire.
Le constructeur souhaite ainsi «officialiser» l'utilisation de ce ruban adhésif, dans l'attente d'un feu vert donné par la même instance à une solution plus durable, invisible et donc moins anxiogène: l'incorporation d'une couche contre les ultraviolets au revêtement habituel.
«Bien que l'utilisation de ruban adhésif n'ait aucun effet sur la sûreté des appareils, le public pourrait avoir l'impression [que le vol pourrait se dérouler dans des] conditions risquées en l'apercevant sur la surface des ailes», écrit Boeing dans sa supplique.