Le Roc mesure 385 pieds de large, soit environ 117 mètres. | Robert Sullivan via flickr
Le Roc mesure 385 pieds de large, soit environ 117 mètres. | Robert Sullivan via flickr

Faire atterrir «The Roc», l'avion le plus large du monde: une sacrée paire de manches

L'engin tient à peine sur les pistes d'atterrissage.

On l'appelle «The Roc», et cela n'a aucun rapport avec Dwayne Johnson, mais tout avec l'oiseau mythologique. Lancé par la société Stratolaunch, il s'agit du plus grand avion de l'histoire mondiale, du moins en matière d'envergure.

Initialement conçu pour propulser des objets massifs en orbite, il est désormais amené à remplir un autre type de mission: dans les années à venir, il devrait en effet servir à lancer des engins hypersoniques dans le cadre de tests effectués par l'industrie aérospatiale.

The War Zone s'est entretenu avec Steve Rainey, qui est peu à peu devenu le pilote principal du Roc. L'Américain a rejoint Stratolaunch en 2022, trois ans après les premiers tests de l'avion; depuis, il a participé à six des neuf essais aériens réalisés, soit en tant que pilote, soit comme chef de mission.

Conçu par l'entreprise Scaled Composites, qui lui a donné son nom officiel (Model 351), le Roc mesure 385 pieds de large, soit environ 117 mètres. Au décollage, il peut peser jusqu'à 590 tonnes; il faut pas moins de six turboréacteurs Pratt & Whitney PW4056 (les mêmes que le Boeing 747-400) pour lui faire prendre son envol.

Sacré défi

Bref, ça n'est pas exactement un petit avion destiné aux débutants: le piloter est une gageure et le faire atterrir est particulièrement délicat. Mais son train d'atterrissage extrêmement large n'est pas le moindre des problèmes qui se posent aux pilotes, puisque les pistes sur lesquelles il doit se poser ont une envergure à peine supérieure à ces dimensions incroyables. «On a quasiment zéro marge d'erreur. Poser l'avion est un moment rempli d'émotions, surtout s'il y a la moindre turbulence ou le moindre vent», résume Steve Rainey.

Visuellement, le Roc semble constitué de deux avions qui seraient reliés par l'une de leurs ailes. Il ne dispose pourtant que d'un cockpit, placé dans sa moitié droite: c'est là que se trouvent deux pilotes et un ingénieur de vol. Dans l'autre fuselage, rien que des équipements électroniques. «En raison de la distance entre les deux fuselages, [...] une déviation de quelques degrés peut être fatale, et ce n'est pas quelque chose que vous avez envie d'expérimenter.»

Conserver l'appareil stable et le plus aligné possible est un défi de tous les instants. Mais le Roc dispose évidemment de toute la technologie dernier cri en matière d'aviation, dont un système d'ores et déjà utilisé par l'aviation américaine, qui permet d'éviter que la queue de l'appareil ne percute le sol au moment de l'atterrissage.

En raison de sa taille, l'appareil est toutefois susceptible de connaître quelques moments d'inertie, explique Rainey, qui peuvent devenir critiques en cas de manque de vigilance. Cela peut en effet avoir des effets sur l'orientation de l'appareil, difficile à contrôler pendant ces quelques instants. Et ces quelques degrés peuvent mener vers un état d'instabilité critique. Des moments très périlleux, qui nécessitent des réactions rapides et précises de la part des pilotes.

De nombreux tests doivent encore être menés par Stratolaunch, afin d'assurer que le lancement d'engins hypersoniques puisse être réalisé de façon aussi sûre que possible par ce que The War Zone qualifie de «vaisseau mère». Cela passe par le fait d'amadouer le Roc au maximum, ce qui n'a clairement rien d'une promenade de santé.

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