Dans un contexte de grande tension internationale, des centaines d'avions cloués au sol, dont une grande partie de F-35 presque flambants neufs (mais bourrés de défauts), ça la fout mal, pour ainsi dire. C'est pourtant ce qui est arrivé ces derniers jours aux forces armées volantes américaines.
L'Air Combat Command de l'US Air Force a ainsi décidé d'interdire de vol une grande partie de ses F-35, 113 selon The War Zone, après avoir fait de même avec d'autres modèles d'aéronefs plus tôt dans la semaine.
La cause de ce nouveau revers technique? Un siège éjectable, conçu et fabriqué par Martin-Baker, dont la cartouche explosive servant à initier l'ensemble du système et à extraire le pilote de l'aéronef, pourrait présenter des défauts et ne pas fonctionner comme prévu.
L'US Air Force n'est pas la seule concernée: la Navy ou les Marines, qui opèrent également des F-35 et d'autres avions dotés du même système possiblement fautif, ont ordonné une vérification en urgence de la partie de leur flotte d'aéronefs pouvant être équipée de la cartouche explosive potentiellement défectueuse.
Des avions allemands ou britanniques, tel le Typhoon de Sa Majesté, lui aussi cloué au sol, tout comme les Red Arrows, qui avaient déjà eu maille à partir avec Martin-Baker, pourraient également être touchés. Les instances des pays clients du siège éjectable fautif ont donc été prévenues de cet écueil plutôt gênant, s'ajoutant à une interminable liste de défauts parfois rédhibitoires.
Claqué au sol
Ainsi que l'explique Breaking Defense, des vérifications techniques des cartouches en question étaient déjà en cours depuis juillet, mais les États-Unis ont décidé d'accélérer le processus à la fin du mois, finissant par clouer les avions au sol pour accélérer et terminer une inspection bien avancée dans le cas de la Navy et des Marines.
Le défaut potentiel de la cartouche explosive concerne une partie plutôt large de l'arsenal de la Navy. Selon Breaking Defense, les vols de F/A-18B/C/D Hornets, F/A-18E/F Super Hornets, E/A-18G Growlers, ainsi que des T-45 Goshawk et F-5 Tiger II d'entraînement ont également été suspendus.
La proportion d'aéronefs de la Navy touchés n'a pas été précisée du fait des «risques opérationnels» qu'une telle révélation pourrait faire peser. «En tout temps, nous avons un nombre non précisé d'avions en maintenance, mais rendre public le nombre total d'aéronefs touchés par ce problème pourrait alerter nos adversaires sur nos limitations, si le besoin devait se faire sentir», a déclaré une porte-parole de la marine américaine.
Les ennemis des États-Unis n'ont pourtant pas à aller chercher très loin pour savoir que la maintenance des fleurons des armées volantes du pays est devenu un problème très aigu.
En juin, le Government Accountability Office (GAO), sorte de Cour des comptes américaine, publiait un rapport assassin calculant que seuls 50% environ des F-35 ou F-22 américains étaient prêts au combat.