Le A320 est le best-seller du fabriquant européen Airbus. Avion moyen-courrier doté d'un seul couloir, il est devenu en 2019 l'avion le plus vendu au monde en dépassant son concurrent direct, le Boeing 737.
Si le désastre du 737Max a permis à Airbus d'asseoir son avance, Boeing n'a pas dit son dernier mot et serait, selon le Wall Street Journal, en train de tâter le terrain pour concevoir un tout nouvel avion, lui aussi monocouloir et moyen courrier.
Afin de conserver son avance, Airbus est donc à la recherche d'une solution qui permettrait au bon vieil A320 de rester dans la course. D'après Bloomberg, cette solution pourrait prendre la forme de nouvelles ailes, plus légères et plus performantes.
Depuis la sortie de l'avion en 1987, «ils ont beaucoup perfectionné les ailes, mais n'ont jamais véritablement ré-ailé ce modèle», explique ainsi Sash Tusa, analyste en aéronautique pour la firme Agency Partners.
Les ailes du désir
Les ailes en question seraient à la fois moins chères et plus simples à produire. En composite plutôt qu'en métal, plus longues et plus fines, elles permettraient d'améliorer les performances de l'appareil et de diminuer sa consommation de carburant.
Leur extrémité devraient pouvoir se replier afin de pouvoir manœuvrer dans les espaces existants des aéroports. Airbus réfléchirait à profiter de ce nouveau design pour y installer de nouveaux réacteurs plus modernes et plus puissants.
Bien que les ailes d'un avion soient des pièces extrêmement complexes, en développer de nouvelles permettrait d'améliorer de manière significative la gamme A320 pour une fraction du prix du développement et de la production d'un appareil entièrement nouveau, explique Bloomberg.
Pour Tusa, une «modification radicale» des ailes, dont un changement de moteurs, représenterait un investissement de 4 milliards d'euros. C'est beaucoup moins que les 12 à 16 milliards qu'il estime nécessaire à Boeing pour développer un nouvel appareil.
Airbus tient toutefois à tempérer les attentes. Un porte-parole a expliqué a Bloomberg que l'entreprise «est en dialogue constant avec les clients à propos des besoins de leur flotte. Il y a beaucoup d'études et elles ne mènent pas toutes vers quelque chose».