Lundi 10 janvier, aux alentours de 14 heures 30, Pacific Standard Time, un événement très inhabituel, et encore largement inexpliqué, s'est produit aux États-Unis.
Pendant une vingtaine de minutes, et comme le relate The Drive, la Federal Aviation Administration (FAA) a imposé un rare «ground stop order» à l'intégralité du trafic aérien de l'ouest du pays.
En clair, il était demandé à tous les avions survolant la large zone de la côte pacifique du pays, ainsi que Hawaï, d'atterrir au plus vite et au plus près, et à ceux qui s'apprêtaient à décoller de ne pas le faire.
Ce type d'événement n'était pas arrivé depuis le 11 septembre 2001, ont expliqué certains observateurs. Si tout est vite revenu à la normale, il y a de quoi faire bruisser mille rumeurs et poser autant de questions, d'autant qu'un épais mystère entoure encore la décision plutôt brutale de la FAA.
Flight strips from the brief nationwide groundstop today pic.twitter.com/lIb7jXNUsU
— OSINTtechnical (@Osinttechnical) January 11, 2022
Il existe néanmoins une explication possible, du moins plausible, à cette étonnante urgence. Comme l'ont noté nombre d'observateurs, le timing de cet ordre de clouage au sol correspond peu ou prou, et à trois minutes près, au moment de la détection du lancement d'un missile balistique par la Corée du Nord.
Le tir effectué par Pyongyang était le second en moins d'une semaine, une provocation suffisante pour entraîner une réunion en urgence du Conseil de sécurité de l'ONU. D'autant que, cette fois, le pays affirme sans ciller que son projectile testé était de nature hypersonique, parcourant plusieurs centaines de kilomètres dans le Pacifique avant de toucher sa cible.
Timber!
S'il y a lieu de douter de telles rodomontades tant la chose est encore techniquement complexe, échappant notamment encore à la réussite américaine, l'affirmation a cependant été appuyée par les autorités militaires de Séoul.
Selon l'État-major sud-coréen, et comme le rapporte CNN, le missile testé par le voisin du nord, peut-être de type «maneuverable reentry vehicle» (MaRV), aurait ainsi atteint Mach 10, soit dix fois la vitesse du son, et parcouru 700 kilomètres vers l'ouest du pays.
Il est donc fort possible que, dans la panique, les États-Unis aient interprété les données du tir coréen comme une menace directe contre leur territoire et les avions civils en vol dans l'ouest du pays.
Le North American Aerospace Defense Command (NORAD) a démenti une information initialement publiée par CNN et faisant état d'une alerte émise auprès de la FAA. Les autorités militaires américaines, depuis, refusent de dire si le tir coréen a été traité comme une menace réelle et directe à la sécurité du pays.
Quant à la FAA, elle a fini par publier son propre communiqué. Laconique, il ne fait état que d'une mesure de précaution, sans aller jusqu'à expliquer contre quelle menace elle a été prise. Le mystère continue à planer, et les avions ont repris leurs vols.